En préambule ( vous êtes habitués), et avant d'effectuer le grand bon en arrière dans le temps trolliens, juste un petit mot pour ceux qui s'inquiètent et pour leur dire que Françoise, son zona, son arthrose, ses douleurs et sa tension vont mieux et qu'elle va sortir de l'hopital ce jour, 9 octobre.
Quant à moi.... Et bien vous saurez en fin de mise à jour.
Je reprends donc, après une pause de près d'un mois, le fil de mon récit.
Et je retourne bien loin en arrière.
Jamais, je crois, je n'étais revenu si loin dans la chronologie.
Le 12 septembre, donc, dès potron minet (7h du matin), fatigués, sans doute, par le 17ème anniversaire de l'écroulement des deux tours ( pas celles de l'élection présidentielle, hein!) , les voici qui débarquent enfin sur le sol grec et qui embarquent enfin sur Troll. Ca fait trois ans qu'on attendait leur retour. Un genou récalcitrant en a décidé autrement.
Bref, à peine une heure après leur embarquement, les voici à la barre, nos "burgiens",toutes voiles et tous sourires dehors :
Et nous voilà reparti pour le "Troll tour", avec exactement les mêmes étapes qu'avec :
- Sandrine et Roland
-Carole et Philippe
-Sarah et Laetitia
Moi, je pense qu'on devrait carrément éditer une brochure illustrée sur papier glacé. Et la distribuer en France partout où l'on va.
Donc, quelques petites heures plus tard, et tout à la voile , nous voici à Agathonisi, mouillage Est.
Ne me demandez pas pourquoi, mais je n'ai, curieusement, aucune photo de ce passage là !!!!
Le lendemain, le 13 septembre, donc, nous voici en route, et encore 100% à la voile, pour le mouillage sud d'Arki. En revanche, voici quelques photos de la nav':
Mais ça n'a pas duré, tellement on s'est baigné, balladé. C'était super!
Extraits :
Après, on avait faim, soif et chaud ! Du coup, baignade, ouzo et rosette de Lyon, amenée, entre autres bonnes choses, par nos amis:
Et puis je me suis ramassé la gueule par terre, me couronnant le genou et pétant mon filtre anti UV, à cause de cette grosse merde de 40mètres (même pas belle, en plus!) qui a décidé d'annexer la baie, en tirant deux amarres à 90°, dontl'une passait à 10mètres de Troll, l'ensemble formant un triangle de plus de 150mètres de coté.
Vous me direz, on allait partir pour Ormos Steno. Certes, mais je trouve cette façon de faire insupportable! Alors, j'ai gueulé.
Ca n'a servi à rien, mais je me suis défoulé.
Quand je suis arrivé sur Troll; je leur ai dit des tas de trucs désagréables en anglais, du genre : " C'est chouette, d'être gros, riche, et d'emmerder les pauvres gens!" ou encore " Je vois que votre bateau bat pavillon des iles (je sais plus quoi, mais j'ai regardé sur internet avant! ) Pas d'impôts ! Quelle honte! "
Et en partant, je me suis fendu d'un splendide et inutile: " Bonne journée et bonne évasion fiscale! " N'oubliez pas de ne pas payer vos taxes!"
Et ben moi, ça m'a fait du bien. Et je pense que, parfois, dire aux enfoirés qu'on n'est pas dupe de leur manoeuvre de merde, ça peut pas leur faire de mal.
Sinon, nos amis nous ont invités le soir à la taverna de Steno, et c'était super, comme d'hab'.
Françoise allait encore bien. Juste son arthrose qui la travaillait, comme depuis cet hiver, mais pas forcément plus.
Et parce que, c'était un peu la fin du bonheur à bord et vraiment le début du merdier.... un merdier inextricable...que je raconterai demain matin, si j'ai le courage de me remémorer tout ça.
Bises, les trollonautes !
Bon, allez, faut s'y mettre.
Donc, après Agios Giorgos, sans illustration, on a fait encore une très belle nav' vers Leipsi, pour faire des courses et montrer ce beau village à nos amis, qui nous ont ENCORE enmmenés à la taverna, le soir. Assez déçus par le menu de Despina, du reste. C'est, visiblement, la fin de la saison et très peu de choix à la carte. Et loin d'être extraordinaire dans l'assiette.
Françoise allait encore bien et rien ne pouvait laisser prévoir la suite.
Là, ça commence pas mal du tout: Parties de coinche, de pyramide, ambiance géniale.
Ca va nettement se dégrader.
Nota: la chronologie des évènements est sujette à caution, car, je l'avoue, j'ai un peu de mal à reconstituer le déroulement exact du truc.
Mais, après tout, quelle importance?
Certainement guère plus qu'un remaniement ministériel de façade, hein !
L'après midi, nos copains font la sieste et, de notre coté, on se baigne longuement dans l'eau encore excellente. tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
En soirée, Françoise commence à souffrir. Beaucoup. Visiblement, elle ne va pas super bien.
Du coup, on affrête un taxi pour aller au centre de soin de Patmos, où Françoise va immédiatement recevoir une piqûre d'anti inflammatoire et un rendez vous pour le lendemain pour passer une radio des hanches.
En fait, la nuit qui suit sera quasiment blanche.
Comme on a beaucoup de médicaments anti douleur à bord et que Cathy était dentiste, on traite le mal, attribué, bien sûr, à son arthrose de la hanche, à grand coup d'anti inflammatoire, sans grand succès!
On propose donc à nos amis de louer, le lendemain une auto pour aller visiter l'île (nous, on la connaît par coeur!) et profiter quand même de leur deuxième semaine à bord.
On profite de l'auto, le matin, pour aller passer la radio qui confirme l'arthrose très forte de sa hanche.
Voici donc les parties intimes de ma Françoise. Ne comptez surtout pas que je vous en dévoile davantage ! JAMAIS, vous m'entendez !
Nouvelle piqûre et prescription d'anti douleur.
C'est donc une crise aigüe d'arthrose. ca devrait passer en quelques jours.
Nous sommes rassurés. Les copains aussi.
Les voilà donc partis avec la petite auto.
Hélas, la journée est mauvaise, la nuit atroce. Blanche encore. Françoise ne mange plus.
Je décide donc de partir aussitôt pour Léros afin d'amener Françoise à l'hopital pour continuer les investigations. Je ne lui dis pas, mais je commence à être bien inquiet.
Encore une très belle nav', maigre consolation.
Poussé par Cathy, je rentre en contact avec notre copain Pierre, du bateau TAWALI, jeune retraité médecin, avec qui Françoise a beaucoup parlé de sa fibrose rétro péritonéale ( qu'elle a depuis 20 ans, au moins, et pour laquelle elle suit un traitement permanent) et qui, donc, peut mesurer la compatibilité d'un traitement anti douleur avec sa prescription habituelle.
Il nous aide, adorablement, à trouver les bons médocs pour calmer ces douleurs, que je me permets de qualifier d'insupportables, connaissant ma Françoise, tellement peu douillette, qu'elle ne se plaint quasiment jamais, sur le bout des doigts.
Je suis doublement malheureux, d'abord parce que ma Françoise souffre comme jamais et aussi parce que voici la deuxième semaine de vacances de nos chers amis bien gâchée.
A Léros, j'emmène Françoise à l'hopital. ils confirment l'arthrose et lui refont une piqûre qui calme un peu la douleur et obliga Françoise à dormir. Ils me disent aussi qu'il faut qu'elle soit opérée, mais pas en Grèce.
Un coup de Sud est attendu. Nous décidons donc d'aller à la marina, fort chère, mais qui sera, de toute façon, plus confortable pour Françoise et parfaitement sécuritaire pour nous.
Nous y sommes rejoint par CO-errance qui vient nous tenir compagnie ! Ils ne savent pas encore qu'on va y rester un moment, à la marina.
Une troisième nuit blanche nous attend. Françoise est dans un état épouventable. Je rappelle Pierre qui s'étonne que le TRAMADOL (miraculeusement, Marcus en vait sur lui, pour cause de douleurs au genou!) ne calme pas la douleur. Il commence à me dire qu'il faudrait sans trop de délai, pousser plus loin les investigations.
Au sortir cette troisième nuit blanche, je suis à deux doigts de craquer : la fatigue et l'inquiétude font que je suis à bout de nerf. Je ne suis pourtant pas à plaindre, je ne souffre que moralement.
Alors que mon pauvre amour se tortille de douleur sur le lit qu'elle ne quitte plus.
Heureusement que nos amis sont à bord et m'aident à retrouver un poil de distance et, disons, pour faire court, de calme (relatif)
Le samedi, on retourne à l'hopital. Cette fois-ci, on y est assez mal reçu, genre " on vous a déjà dit qu'on ne pouvait rien faire de plus"!
Ils mettent toutefois Françoise sous perfusion. Elle n'a rien mangé depuis trois jours ou quatre, je ne sais plus. Elle est déjà très affaiblie.
Je décide donc, la mort dans l'âme, de la faire rapatrier, via notre assurance bateau.
Comme nos amis doivent rentrer ce lundi 24, j'organise, à l'aide du fantastique médecin de mon assurance APRIL, (Merci Monsieur, vous fûtes d'une aide parfaite!) un rapatriement ce même jour, afin que Françoise soit accompagnée par Cathy et Marcus lors de ce voyage retour.
Elle souffre sans arrêt, sans aucune pause et ne peux rien avaler. Elle a mal aux hanches, au dos, à la jambe...et au ventre. Une nausée permanente l'empêche même de prendre convenablement ses médocs.
J'informe la toubib de Françoise à Lyon de ce qui se passe et celle-ci, formidable, prépare son admission dans son service pour le mercredi matin. Sa soeur Jacqueline et mon beau frère mark, l'accueillerons et l'accompagnerons.
François et Hélène sont là, heureusement, pour nous apporter quelques sourires de réconfort et la chaleur de leur indéfectible amitié.
Le lundi, à 14h, après un repas commun offert à nous tous, par Marcus, c'est son anniversaire. Bon anniversaire mon bonb Marcus !
On a fini de manger. Françoise, presque rien.
On descend les escaliers.
On s'embrasse.
Je regarde, les yeux voilés par les larmes que je ne peux pas retenir, ma petite chérie monter dans le taxi. Javotte regarde aussi sa maitresse partir. Visiblement, elle ressent parfaitement notre détresse commune.
Je sais qu'elle est entre de bonnes mains et qu'elle sera bientôt soulagée, forcément.
Je suis désolé par cette pauvre fin de séjour pour nos amis. Cela avait tellement bien commencé.
Mais je sais que je suis bien plus désolés qu'eux. Ils ne cessent de me le dire.
Je perds le taxi de vue.
Et me voilà suis seul sur Troll.
Il est soudain beaucoup trop grand.
Je me sens plus impuissant que jamais. Désormais, je ne peux plus rien faire pour ma chérie.
Le coup de Sud ne viendra pas.
Mais autre chose se prépare, un médican, nommé Zorbas, qui nous menace de vents de force 9 à 10, Voilà à quoi ça ressemble:
Donc, me voilà seul "avec chienne" sur Troll ( J'y reviendrai)
Le violent coup de Sud prévu n'a pas eu lieu, et on est à la marina jusqu'à Vendredi midi. Et ça nous coûte super cher 33€ jour pour moi, et 65 pour Co-errance.
CO-Errance : Hélène et François ! Heureusement qu'il sont dans le secteur, ceux-ci. Parce que je suis quand même à ramasser à la petite cuillère, ces temps-ci !
Je suis quasi-obligé de me battre avec eux pour ne pas être invité midi et soir à leur table ! Pour un peu, ils me prépareraient aussi le petit dèj' et ils viendraient me border dans mon lit !
Bon, y'a pas beaucoup d'illustrations parce que, là, en cette fin septembre de merde, j'ai pas trop le coeur à la contemplation.
Alors que le coup de Sud n'est pas venu, et qu'on pourrait envisager de sortir de ce piège à pognon (remarquablement bien protégé et super bien tenu, il faut bien le reconnaitre!) voilà t y pas que s'annonce le médican Zorbas dont je vous ai parlé plus haut.
Partout, chez les plaisanciers, on ne parle que de ça! Faut dire, ça fait vraiment peur et les simulations météo diverses et variées donnent toutes des vents jusqu'à force 11 qui vont traverser toute la Grèce !
Du coup, évidemment, on ne va pas sortir de la marina, surtout qu'on ne sait pas du tout d'où viendra le vent ! C'est le problème avec les ouragans. D'abord, d'un coté, puis un calme, puis de l'autre ! ET apparemment, ça va être, notamment, en plein sur notre gueule !
Bon, ça fait pas trop envie, hein ?
Ce qu'on sait, en revanche, c'est que les vagues vont être potentiellement extrèmement hautes ! Et très très dangereuses pour de pauvres petites embarcations comme les notres ! Oui, même co-errance, dans ces conditions, devient un tout petit bateau !
Du coup, on est super contents de payer super cher pour être super bien protégés !
Sauf que...