Ensuite, je me suis attelé à remonter notre dessalinisateur, parti en révision cet hiver chez Eric, l'ancien propriétaire de Troll. Il parait que, désormais, il donne jusqu'à 35 litres à l'heure. Ca serait super car on n'a jamais dépassé 12l/h depuis l'acquisition du bateau. J'en ai profité pour "arranger" les tuyaux de la machine à laver et du dessal'. C'est vachement plus "clean" mais vous ne pouvez guère vous en rendre compte, puisque j'ai pas fait de photo "vanat/après", mais tant pis, je vous montre quand même. Y'a pas de raison que je ne vante pas de ce SUPER boulot !
AVANT :
Depuis l'été dernier, le moteur bâbord avait tendance à fumer noir. Pas beaucoup, puis plus. Et puis, il faisait "clac-clac" assez fort au ralenti. Et puis, on a commencé à avoir du mal à le démarrer.
Il faut savoir que l'an dernier, l'échangeur avait avalé du plastique, et que du coup, ça a chauffé un peu trop. J'en ai pas parlé sur le site, mais Michael avait tout démonté (le circuit de refroidissement) juste après la mise à l'eau en Juillet.
Heureusement (en quelque sorte) l'ouragan méditerranéen du mois de septembre nous a contraint à sortir le bateau de l'eau, écourtant la saison. Je m'aperçois que j'ai fait l'impasse totale de l'été dernier sur le site. Mais tant pis. Le passé est le passé. Enfin, il y a quelques récits dans L'ABECEDAIRE que je n'ai jamais terminé. Il aurait fallu que j'aille jusqu'à M comme moteur, mais j'en avais plein les bottes de ce truc.
Bref.
Dès la mise en cale sèche, j'ai demandé à Michael une révision totale de ce moteur car je sentais bien que ça n'allait pas.
Hélas, le chantier a pris beaucoup d'ampleur, et l'automne a été chargé, chargé en manutention. Du coup, à chaque fois que je demandais, c'était " Meta, méta! " Plus tard, en grec.
Le chantier, bien rempli
Du coup, ce problème de moteur, j'en ai abondamment parlé avec mes super copains Gilbert et Robert, et puis avec mon pote Patrick de Gromaran. (merci de votre aide, les copains!)
Tous me disaient : D'abord prendre les compressions. Hélas, Michael ne disposait pas du matériel ad-hoc, mais me disait qu'il allait se le faire prêter.
Le temps est passé, le COVID s'est installé, rendant difficiles les déplacements et les interventions d'artisans sur le chantier. Michael, toujours débordé, n'avait jamais le temps de venir s'occuper de notre VOLVO PENTA. Mais, comme j'avais l'impression qu'on avait encore de la marge jusqu'en Avril prochain (oui, nous pensions naïvement, à la fin de l'année dernière, qu'on pourrait remettre à l'eau en Avril ! ), je ne me faisais pas de souci.
Finalement, à force d'insister encore et encore, Michael est venu voir avec le matériel nécessaire ( pensait-il) prendre les compressions.la veille de notre départ en France. Comme vous l'avez déjà compris, l'opération s'est soldée par un échec.
Je lui ai donc demandé de s'en occuper pendant l'hiver.
On est rentrés en France et on s'est occupé de mon papa.
Michael, lui, ne s'est pas occupé du moteur.
Quand on est arrivés au mois de Mars, je m'en suis étonné. Michael m'a opposé le COVID, et l'impossibilité de faire venir les mécanos de Volvo Athènes.
Bon, on était début mars. On savait que la mise à l'eau n'allait pas intervenir avant la mi-mai.
Encore une fois, on avait l'impression d'avoir le temps.
J'ai quand même continué à quasi le harceler pour que vienne enfin quelqu'un, même un mécano auto. Après tout, en dehors du système de refroidissement, il n'y a guère de différence entre diesel auto et bateau.
Il est finalement venu, fin mars et il a réglé le jeu aux soupapes. Il était content du résultat.
Pas moi. le moteur avait toujours du mal à démarrer, fumait toujours, claquait toujours... Je crois que Michael voulait absolument nous rendre service et que cela ne nous coûte pas beaucoup de sous. C'était sympa, mais ne faisait pas beaucoup avancer le schmilblick !
Je crois aussi qu'il a été un peu dépassé par l'ampleur du diagnostic à faire sur notre moteur. J'ai à nouveau demandé qu'un vrai mécano vienne inspecter le moteur." C'est pas possible à cause du COVID" m'a-t-il rétorqué.. J'ai dit : " Mais enfin, y'a forcément un mécano dans notre région !" . Non, non, pas un spécialiste Volvo! Il faut faire venir un spécialiste Volvo!"
Ben voui, y'a six mois que je demande ça !
En fait, moi, je m'en foutais: Je voulais juste savoir ce que notre moteur avait ! Et prendre les mesures nécessaires à son éventuelle remise en état.
Alors, début Avril, j'ai décidé de prendre les choses en mains:
J'ai demandé à Michael, une énième fois, de faire venir Volvo et que je risquais d'être bien contrarié si je ne pouvais pas mettre à l'eau quand les portes de la navigation de plaisance s'ouvriraient enfin. Il m'a dit : " Ok, mais faire venir les mécanos depuis Athènes, ça va couter très cher!"
J'avais préparé mon truc et je lui ai demandé s'il voulait bien que je cherche un mécano par moi-même. Il paraissait soulagé.
Je suis allé sur le groupe facebook des PLAISANCIERS FRANCOPHONES EN GRECE et, 10 mn plus tard, grâce à un des intervenants (Mille mercis au groupe en général et à Momo en particulier), j'avais en ma possession le N° de téléphone de Vassilis, mécanicien bateau, sis à... Galatas, à 5km du chantier.
Sur sa carte, il me semble lire quelque chose d'intéressant :
Ne me demandez pas pourquoi je n'ai pas eu connaissance de sa présence à si peu de kilomètres de nous. Je n'en sais rien et j'ai l'habitude de faire confiance.
J'ai appelé. Il m'a répondu immédiatement. Il n'était pas dispo car il était à Athènes, tout juste papa d'un enfant qui venait de naître la veille. Il m'a gentiment demandé si je pouvais patienter quelques jours.
Au point ou on en était, une semaine de plus ou de moins, hein !
Il est venu le 13 avril. Très sympa, un anglais parlé superbe ! Très méthodique, il est venu juste pour faire le point sur l'historique de la chose. Et écouter le récit de nos ennuis.
On a fait tourner le moteur. On a eu du mal à le démarrer comme prévu. Il a commencé à vérifier l'alimentation en carburant.
On s'est senti tout de suite en confiance, avec l'envie de l'ajouter illico dans notre rubrique LES CHANTIERS, LES ARTISANS. C'est fait.
Voilà le garçon, au-dessus de notre damnée machine à vroum-vroum:
On a tout de suite ressenti la compétence, la méthode. On était ravis.
Ca, c'était pour le chaud !
Hélas, il n'a pas pu revenir le lendemain, ni le jour d'aprés. une urgence sur un bateau professionnel. Du coup, il a bien fallu que je m'occupe !
Il est donc revenu le 20 avril, directement dans le dur !
En effet, à la lumière de ce qu'il avait déduit de sa première visite, et, notamment, le fait qu'il pouvait quasi tourner le moteur à la main, il est venu avec de quoi prendre les compressions du moteur.
CYL 1 : 20 bars
CYL 2 : 8 bars
CYL 3 : 20 bars
Bon, ben voilà. Gros problème au cylindre 2.
Après conversation, il était très embété. En effet, une grosse intervention était nécessaire. Il m'a expliqué que ce genre de truc, il le faisait en hiver.. J'aurais bien voulu qu'il le fasse cet hiver, moi. Mais.....
Il a proposé de déculasser sur le champ pour inspecter l'intérieur, en nous prévenant que la découverte pouvait être.. euh... fort ennuyeuse.
Je vous passe le sale moment. Nous décidons, Françoise et moi, de l'autoriser à ouvir le ventre du malade.
Une heure plus tard...
Vassilis m'appelle et me dit : i think that you are lucky" ( je crois que tu es chanceux, Papa! )
En effet, la culasse révèle que la soupape d'admission du CYL 2 n'est plus du tout étanche, que le cylindre 2 et ses segments ne paraissent pas trop endommagés, que les passages d'eau autour du cylindre central sont bouchés.......et que ça se répare ! C'est pas gratuit, mais ça se fait ! Il travaille avec une boite à Athènes dont c'est la spécialité!
Il a donc emmené la culasse, on lui a donné les sous qu'on avait en stock. La culasse est partie en taxi l'aprés midi même. Vassilis devant nous tenir au courant.
On s'est dit " à tout bientôt', et j'ai dit à Françoise : " On s'en sors bien!"
Comme souvent, j'ai parlé trop vite...comme on le constatera plus loin dans les paragraphes....
La culasse après son démontage. Beuh, hein ?
Du coup, je me suis occupé, histoire que le bateau soit prêt dès la fin de la réparation du moteur. Donc, antifouling.
Je sais déjà que cet article va vous faire plaisir.
Parce que super connard a repris le pinceau et que c'est toujours une joie pour tout le monde, sauf moi.
Au début, nickel :
J'ai commencé par m'en mettre plein les mains, plein les bras, sur les mollets, dans les cheveux, sur les lunettes ( j'avais pris les vieilles, pas con le gars! ) Bon, y'a deux coques, hein ! ça en fait du boulot. ca se fait pas tout seul en claquant des doigts ! Bon, vu ce qu'il y avait sur mes doigts, ça n'aurait pas claqué, de toute façon.
Ouais, y'a pas que du rouge passke je ponçais aussi des trucs que je voyyais et qui me tarabustaient.
Et puis, j'aime pas les gants en latex, j'aime pas les gants en latex, z'allez pas me faire chier avec ça, non ?
Bon, c'est pas ça le problème, les gants en latex. Non.
Le problème, c'est qu'à un moment, j'ai shooté dans mon pot !
Voilà. C'est bon? Il est content le trollonaute? Il se tient les côtes de joie? Vous aurez remarqué qu'au mieu d'invoquer le diable, j'ai pris une photo rien que pour vous!
Salaud de trollonautes à toujours se réjouir du malheur d'autrui!
Pffff. Puisque c'est comme ça, la suite, vous l'aurez demain, NA ! Je boude!
Super fier, jétais !
Sauf que ça marche pas. C'est 0,5 mm trop gros en diamètre pour rentrer dans mon bout. Pfff.
Bah, j'ai passé un bon moment à me prendre pour le roi des bricoleurs ! Et puis rappellons ici l'adage macroniste (2017-2021) bien connu et bien pratique ! " Ne dites pas que c' est un échec, dites que ça n’a pas marché! "
Oui, Macron a VRAIMENT dit ça, à propos de stopcovid.
Pouf, pouf.
Je ne me suis pas découragé. J'en ai fait un autre, plus petit en diamètre. Vachement bien réalisé aussi, dans le tuyau d'une burette à huile, acquise dans ce but . Impeccable, ça rentrait super bien dans le bout ! En revanche, impossible d'y enfiler l'autre partie textile.
Bref, échec complet et j'ai cousu mon bout sans fin, puis j'ai mis un morceau de rétractable, comme je l'ai toujours fait sans que cela ne pose de problème.
Saloperie d'aiguille creuse à la con, tiens.
Sinon, j'ai profité de ce temps mort pour faire des petites reprises d'époxy pas loin de la flottaison, découvertes lors de l'application de l'antifouling . Carroussel d'images :
Gilbert,le 29 avril, par what'sapp : " Dis, t'as pensé aux goujons neufs, indispensables quand on change une culasse?"
Moi : " De queuhouah?"
Gilbert : " Ben quand on change une culasse, faut mettre des goujons neufs, sinon, come les vieux sont déjà allé à la limite de leur élasticité, si tu les changes pas, ils peuvent casser "!
Moi : "Ah bon?" ( en fait, Robert m'en avait parlé la semaine dernière, et puis, dans l'euphorie du moment, j'avais complètement zappé!)
J'appelle donc Robert. Dis, copain, y'a des goujons neufs avec la culasse?. "Ben non, je te l'ai dit l'autre jour ! Faut les changer!"
J'appelle PMTO. Toujours aussi sympas, mais les goujons ne sont pas en stock, mais ils peuvent les commander. Si je me décide avant midi, ils les auront demain et les envoient illico en chronopost chez Robert Vendredi ! ( on est jeudi lors de la conversation) .
Sauf que.. ça va pas arriver avant samedi. et que Samedi, c'est 1er mai. Et que Hélène et FRançoise partent pour la grèce dimanche matin.
C'est mort.
Je fouille donc dans la poubelle pour récupérer ma bouteille d'antifouling.
Problème : " sachant qu'un colis venant de France, destination grèce, met, en moyenne un mois pour arriver (vécu) qu'ensuite, à l'arrivée du colis, que DHL et TNT sont hors de prix et sans garantie sur le délai ( 10 ami, sur le devis) et qu' il faut encore que Vassilis fasse les travaux, essai, etc, à quelle date les Trolliens pourront-ils sereinement envisager d'aller à leau? "
Vous avez 10 mn .
Ou alors, y'en a en Grèce, chez Volvo Athènes.
Allez, je vous la fais courte : J'ai appelé Vassilis, qui a appelé Volvo grèce.
Y'en avait !
J'ai couru jusqu'aux poubelles du chantier et j'ai enfoui ma bouteille d'antifouling sous 4 sacs poubelle.
La suite après la Pâque grecque et la venue de nos potes, leur gentillesse, leur joie, leur chien et la culasse.
A bientôt les trollonautes. J'espère que vous prendrez autant de plaisir à la lecture de ces lignes que j'en ai pris à les rédiger.