démonter, démonter, démonter.....

Vendredi 16 février-DEMENAGEMENT: Arrivée de l'antiquaire et des brocanteurs (une belle paire) à 8h45. C'est le début du grand déménagement....et de l'ouragan dévastateur ! Tout part à toute allure, sans qu'on ait le temps de voir ce qui s'en va à la décharge....car le premier camion est dévolu aux ordures...enfin, ce qu'ILS considèrent comme des ordures... J'y retrouve notre matelas sur le quel nous devons passer la dernière nuit à la maison, qui n'est plus notre maison, ainsi que notre couette.... Je fonce récupérer tout çà, tout en confectionnant soigneusement le sac de fringues que nous emporterons demain à bord de TROLL et en gardant un oeil ferme et constant sur les affaires que l'on veut conserver, pour ne pas qu'elles tombent sous leurs pattes....En plus, il faut sans arrêt se garer sur le coté pour ne pas se faire écraser par un de ces deux colosses déboulant dans nos couloirs à près de 350 km/h au moins.... Nous ne trouvons plus rien! Ils attaquent toutes  les pièces à la fois, tirent violemment sur les prises, cassent à coup de pieds et devant nous nos meubles qu'ils vont jeter! On peut dire qu'ils ne jouent pas beaucoup dans le registre "romantico-sentimental" les lascars...En fait, ils nous foutent les jetons! Ils sont partout et se déplacent plus vite que les vampires! Nous sommes totalement débordés, démunis, en colère....A un moment, l'antiquaire nous réclame " le groupe Italien", statuette qui faisait partie de son lot! On ne le trouve plus...On demande aux brocanteurs s'ils ne l'ont pas vu!!!!Non, non, nous répondent ils...Ils est vrai qu'une statuette de valeur dans le camion qui va partir pour la benne.... Et bien, c'est pourtant bien dedans que l'on va la retrouver!!! Pas pour la voler, non, juste parce qu'elle était sur une étagère à vider....Alors, ils vident....C'est le grand "n'importe quoi"! Je pars avec eux ( le pied!) aux encombrants pendant que Thierry va à Lyon pour régler des choses concernant le local de la compagnie... Puis, je vide le vaisselier et le frigo que je lave...dessous aussi... C'est triste ! Juste avant que les brocs ne se volatilisent avec le deuxième camion, j'aperçois dans le garage six sacs poubelles, des pneus, plein de trucs laissés par les brocs...Je me retourne vers eux leur indiquant que la maison doit être VIDEE! Que cela fait partie de notre accord! Ils me répondent que le camion est plein...que je me débrouille avec l'antiquaire qui viendra débarrasser tout çà " si je ne veux pas le faire moi-même"...Non, je ne voulais effectivement pas, pas du tout même....Ils se barrent enfin, nous laissant exsangues, lessivés, tristes à mourir et très en rogne...L'antiquaire, prévenu par moi, viendra une heure plus tard récupérer les "restes" des broc's, de fort mauvaise humeur....Comme çà, on est tous sur le même plan!!! Repas chez les bientôt ex-voisins, Véro et Alain et le petit Max, dont nous avons rempli le garage des précieuses reliques de nos onze années à Lapeyrouse, objets soigneusement choisis, pesés, pour faire partie du grand voyage! Nous en reparlerons! Thierry arrive beaucoup plus tard, en raison de la tentative infructueuse de réparation de la remorque sur laquelle Alain s'était déjà échiné une bonne partie de la journée. Du coup, il mange tout seul, après nous....Tristesse.... Dodo sur matelas dans lal grande pièce du haut, vide, mais c'est quand même moins affreux qu'en bas. Nuit réparatrice et petit dèj. le samedi matin chez nos gentils voisins ! Enfin achevées  ces "24 'heures du cauchemar" que nous finissons, épuisés, en montant dans l'Alfa pour rejoindre les eaux plus calmes, croyions nous, où baigne notre Troll... Samedi 17 février-A7 et Port Pin-Rolland : Départ vers 10h30 dans l'Alfa avec Alain et les feux de la remorque qui jouent aux illuminations de Noël Pique-nique sur une aire d'autoroute. Vent violent, fait pas chaud! Détour par Saint Martin de Crau  pour y récupérer le chauffe eau de bateau que Thierry a déniché Vive le forum Hisse et eau! Nous arrivons à Saint-Mandrier vers 16h. Déchargement de la remorque. Les garçons vont remplir plusieurs fois les jerricans de gasoil pour faire le plein de TROLL et avoir du rab pour la remontée de Rhône! Pendant ce temps, je range la bouffe et commence à chercher les emplacements pour caser les vêtements. Très vite on se doit, qu'il va falloir faire un nouveau tri parce que, c'est certain, tout ce qu'on a laissé chez les voisins ne tiendra jamais sur le bateau! ....C'est pas grave.  Soirée: Apéro (s), pommes de terre au lard, salade, fromage et dessert!  léger, léger, quoi! Diététique, même! Puis on raccompagne Alain, qui va dormir à la Seyne, à la voiture et promenade Thalio. Il est 21h30, on est lessivés mais très contents! Sur le port, beaucoup de vent et de bruit...On dort peu...... Dimanche 18 février-Vent de fort à très fort, mais un certain "retour au calme" quand même:  Petit dèj' avec croissants apportés pas Alain qui va repartir merci pour tout Alain!. Vent déchaîné on annonce 55 noeuds, un poil trop pour une première sortie, on partira demain mais journée finalement très agréable pendant laquelle nous prenons petit à petit possession du bateau. Thierry appelle Roger, l'ancien propriétaire, afin de s'assurer qu'il n'a rien oublié avant de mettre le moteur en marche. L'après-midi, le temps s'améliore, grande ballade avec le toutou en bord de mer.....heureux! Le soir, le vent tombe, nuit très calme et bonne! C'était, finalement, notre première vraie journée  de propriétaire... Lundi 19 février:Saint-Mandrier/port Saint Louis A la voile!  Arrivée de Michel-Marie, skipper émérite,  qui va gentiment nous accompagner encourager, surveiller, dépanner... tout au long de la remontée.  Après une petit café, départ vers 11heures. Peu de vent, ciel tout bleu, une grande envie de lever l'ancre....sortie du port, expérimentation de TROLL en marche arrière...capricieux, le bougre, très capricieux! Vent d'est, force 2, 3, un peu de houle résiduelle. Navigation au moteur, puis à la voile, parfois soutenues par le moteur. C'est le pied, TROLL avance bien, entre 5 et 6 noeuds. Enfin à la voile! Au largue, TROLL déroule tranquillement et si le vent est faible, il bouge quand même! Nous soutenons parfois au moteur car nous devons être arrivé ce soir à destination. pas de temps à perdre! Mais c'est véritablement délicieux!Surtout que l'on hisse la "voile tangonnée", en forme d'écusson! C'est magnifique et efficace J'apprend beaucoup avec Michel-Marie, des trucs simples et instinctifs pour savoir très vite ou on est, sans compter sur l'instrumentation électronique ni sur le compas de relèvement. Je suis profondément heureux et pas seulement moi. Au fil des milles, nous passons devant Sanary, devant la plage ou Françoise et moi nous sommes embrassés pour la première fois, en 1983,, Bandol, la Ciotat....Cassis et ses calanques, le long d'ïles sauvages (Riou...des milliers d'oiseaux). C'est très beau. Coucher de soleil tout rouge, splendide le premier sur TROLL pour nous! Il en appelle beaucoup d'autres! J'ai un peu mal au coeur, genre barbouillée, sans doute le mélange houle/odeur de gasoil pendant que je prépare à manger ( quiche tout à la fois pas assez cuite et brûlée, va falloir que j'apprenne ce four...) Ce malaise passe très vite dans le cockpit... La nuit descend, nous enveloppe. Nous passons devant Marseille illuminée, ND de la Garde plantée en haut ( petit coucou à Nanette!)... Vers 22h30, nous entrons dans le golfe de Fos/mer. Nous apprenons, grâce à Michel, à repérer les feux, les cardinales, les bateaux, en route ou au mouillage...Et plus tard beaucoup plus tard, il est grand le golfe... Thierry se fait un magnifique coquard en se prenant le tangon dans la figure en dégréant la voile tangonnée. Et un oeuf de pigeon sur la joue, un! C'est bon de savoir que TROLL m'accepte à son bord et me baptise ainsi! Le plus bizarre dans l'affaire n'est pas le coup de tangon dans le pif, ça n'étonnera guère ceux qui me connaissent bien; Non le plus bizarre c'est que la violence du choc ayant fait valser mes lunettes,  le repose-nez de celles-ci a disparu et....que je vais retrouver cet improbable  tout petit bout de plastique transparent à la lampe torche, sur le pont intact, un peu plus tard.... Puis, enfin, nous repérons la digue du port Saint Louis, que l'on ne voie réellement qu'au tout dernier moment....Il faut dire qu'il est une heure du matin, quand nous nous amarrons au quai de Navy-Services. Thalio est bien content de trouver de quoi se dégourdir les papattes et de faire ses besoins! C'était une magnifique journée.  Mardi 20 février-Démâtage et mise en route_rude journée!  Nuit courte mais excellente! Réveil tôt pour préparer le démâtage...beaucoup de boulot, mais, heureusement il fait un temps magnifique!  Thalio se ballade toute la journée, fait des rencontres canines. Moi, je vaisselle, j'écris les évènements de ces derniers jours, inventorie du matériel, sert apéro et pique-nique pris dans le cockpit, au soleil. Enfin une petite récréation pour les hommes. je prend des photos de toutes les connexions qui viennent des mats! Et il y a intérêt au vu de leur nombre et de leur chemin. Bref, je prépare déjà le remâtage.. Rendez-vous chez Navy-services à 14'heures mais il y a du retard. Ils mettent un bateau à l'eau avant nous et ceux-ci ne semblent pas être pressés! pas du tout du tout pressés, même! Du coup, expérimentation de la marche arrière par Thierry sous la direction de Michel. Il font des ronds dans l'eau dans le port...C'est pas gagné! Passer par la  case "propulseur d'étrave" semble indispensable. En voulant enlever la grand-voile enroulée dans le mât, elle fait un pli (problème d'étarquage), se coince. Tant pis, elle restera dans le mât.... A 15h, enfin, TROLL se place sous la grue pour le démâtage. Opération terminée en 3/4h. Les deux empoyés de NS sont compétents et souriants. Du coup, nous pouvons, nous présenter à l'écluse du port Saint_Louis avec un peu d'avance. A 16h35, solidement amarrés aux bollards, nous passons notre première écluse....et attaquons la remontée. Belle lumière couchante sur la camargue, reflets des arbres argentés et dénudés par l'hiver, photos et remontée contre le courant à 3 noeuds environ. La nuit est tombée, nous cherchons un endroit pour mouiller. On jette l'ancre, on gonfle l'annexe et on la met à l'eau, pour le pipi du chien...Mais, impossible de décider Thalio à descendre dedans! Il n'y voit rien et il a peur...On renonce. Ce sera pour demain matin. A bord, c'est l'heure du champagne pour fêter la fin du chantier du moins le croyait on!.. Dodo à 22h, fourbus mais contents !