OCTOBRE 2018

Au mouillage

Alors là, c'est la révolution trollienne, puisque ce mois d'octobre va débuter le premier. 

Co-Errance est parti pour Samos et moi, j'ai fait demi tour à la sortie de la baie. 

Trop de vagues pour moi. 

Il faut dire que c'était la première fois en 12 ans de nav' que je me retrouvais tout seul sur ce, soudain, très grand bateau. 

Gilet de sauvetage et sanglé, je ne risquais pas grand chose, mais "je ne le sentais pas"!

Je suis un bien piètre marin, n'est ce pas ?

J'ai donc décidé d'attendre le lendemain, que la houle se calme un peu, et d'aller faire quelques courses. 

Ce qui m'a permis de prendre ce beau ciel en photo :


C'est parti !

Le coeur serré, je me mets en route de bon matin pour Lévitha. Nav' à priori sans aucun problème, sans doute au moteur la plupart du temps. 
N'empêche, je m'anarche et je m'attache quand même. 
Imaginez que Super connard tombe à l'eau et que je regarde ma Javotte s'éloigner à jamais !!!!
Aaaaaaaargh et Brrrr ! 

Mais foin des cauchemars et bref, me voilà parti. 
Je fais super gaffe à chaque mouvement. Je suis deux fois plus lent que d'habitude. 
En fait, j'ai terriblement les jetons de faire une connerie ! 

Mais grâce à l'Euphythose d'Hélène, à la respiration ventrale, et, surtout, à la raison qui m'indique que, vraiment, il n'y a aucun problème, je me calme très très vite. 
la nav' est comme attendue. Sans grand intérêt, mais baste.


De bon matin, ça veut dire avant même...


Le lever du soleil !


La lumière est belle !


Super belle, même !


Mais y'a des vagues de travers !

Bientôt me voici à Levitha, seul bateau à la bouée. Du coup, personne pour m'aider à la prendre, mais j'avais préparé un lasso au taquet du milieu, ramené à moi, ce qui fait que je la prends du premier coup !

Fier je suis ! 

Le soir, on est trois . Je monte manger une omelette à la taverana. Nota, on peut capter le réseau depuis là-haut. Du coup, je rassure Françoise sur mes capacités, dont elle ne doutait guère de mener ce petit troll tout seul comme un grand! 

Elle, ne me rassure guère. Elle a toujours aussi mal, ne mange toujours pas. Je raccroche et me retrouve, sans aucun appétît devant mon omelette. 

Demain sera sans doute un autre jour. 


Levitha au coucher du soleil

Vers Dhoinoussa

Le lendemain matin, toujours aussi tôt, je pars pour Dhoinoussa, ce qui me permettra de rallier Paros en deux étapes seulement. 

Bien que la mer soit plate comme l'électro encéphalogramme d'un député LREM appuyant sur un bouton pour voter contre un truc qui n'émane pas de son groupe, ( ah, ça faisait longtemps, hein ? LOL ) 

Pouf pouf .

Bien que la mer soit plate comme ma main, c'est toujours anarché et attaché que je vais faire ce parcours très facile. Juste un peu long. 

Beaucoup. 



Plat ! 


Mais, plat, hein ! 


Ouh là là que c'est plat ! 


Du coup, repos !


Tiens? Un maître ! 


Tiens? Un porte container ! 


Tiens? Un autre bateau !  (le seul croisé!)


Et toujours la tempête


On y est!

En solitaire

Je l'ai souvent dit sur ce site : Je ne suis pas un marin. 

Ni un "voileux" !

Je ne fais pas partie de ceux qui hume le grand large avec espoir d'horizons infinis. 

Je ne profite pas de la moindre risée pour aller faire un tour à la voile, juste pour le plaisir !

Je ne rêve pas de grands espaces.

Je ne m'amuse pas d'une mer difficile?

Je ne "tire" plus de bord.  

Bref, je suis juste un plaisancier qui se déplace, le plus souvent possible, mais tant pis si ce n'est pas le cas, à la voile. 

Mais, par dessus tout, 

Je ne suis pas un solitaire. 

Désormais, je peux l'affirmer: Naviguer tout seul sur mon bateau, ça me gonfle. 

Regarder tout seul un beau coucher/Lever de soleil tout seul, ça ne me laisse aucun souvenir impérissable. 

Je ne ressens aucune fierté à mener seul mon voilier. 

Tout seul, les minutes sont plus longues, les nuits moins douces, le plaisir moins intense!

La vie, c'est le partage, ce dont on manque si cruellement dans nos sociétés égoistes et individualistes à l'extrème. Le monde selon Macron ( pas seulement lui) 

Et, à fortiori,  le voyage est partage. 

Si ce que je vois, ce que je fais, je ne le partage pas dans l'instant, cela m'indiffère. C'est sans doute pour ça que j'ai tellement aimé mon métier au théâtre! 

C'est pour cela que chanter avec Françoise, c'est le pied total ( je n'ai pas touché à ma guitare depuis son départ) , 

Faire un belle nav' ensemble, à deux ou avec des copains, nous laisse des sourires "grands comme ça" et d'impérissables souvenirs. 

Mais, voyez vous, chers Trollonautes, pour ma part, être tout seul à bord n'est pas générateur de plaisir. 

 Et les belles navs, les levers ou couchers de soleil, aussi beaux soient ils, s'atomisent très vite dans le silence de la solitude. 


Je le savais déjà, mais cela se confirme : Je ne suis pas un solitaire. 

Et tu me manques infiniment, ma chérie

A demain pour la suite.

Dhoinoussa

Me voilà donc tout seul à ce beau mouillage. Y'a pas de réseau, ni de téléphone, je m'y attendais. 

Ensuite, deux autres bateaux vont arriver. 

Le soir, je monte à la taverna boire un ouzo et j'en profite pour appeler Françoise, qui a toujours aussi mal. 

Et qui ne mange toujours pas !

Elle a vu son médecin généraliste. Mais, rien de nouveau sous le soleil

Je suis rongé par l'inquiétude. 

Je réclame à grands cris sa réhospitalisation d'urgence, auprès d'elle, puis de Jacqueline. 

Elles sont toutes les deux de cet avis.  Le médecin généraliste aussi.

De mon coté, la météo m'autorise à Monter sur Parikia. 

Mais pas plus. 

Entre Dhoinoussa et parikia

Ca avait pourtant commencé en beauté, comme vous avez pu le voir en Hune, ces derniers temps :

La mer était belle, pas de vent, mais pas de houle. Tranquille. Très tranquille !

Trop tranquille !


Frayeur (1)

Je visais le mouillage de Naoussa, car la météo prévoyait du fort mauvais temps à venir. 
Et je voulais être bien positionné pour me rendre, le plus vite possible à Finikas. (Ah putain, Finikas ! J'y reviendrai!) 
Bientôt ( enfin, bientôt...tout est relatif, hein !) me voici en vue du cap NE de Naxos. C'est la moitié de la route. 
Le vent est absent. 

Personne en mer. 
Enfin, presque personne :

Joli sillage, non  ?

Je sais, j'aurais du me méfier.

Parce que, 3 mn plus tard, je vais être secoué comme un prumier. 

Et, surtout....

...dans le retour du roulis,  je vais regarder mon joli téléphone traverser le bateau de tribord  à bâbord et, sans le moindre bruit, rejoindre l'élément liquide !

Et voilà. Plus de téléphone !

Ma stupeur est tellement grande que je ne parviens même pas à engueuler Super Connard (qui s'était fait pourtant discret, depuis un bon moment) d'avoir négligemment posé le téléphone sur le rouf! Bien calé, certes, mais visiblement pas assez ! 

A ama décharge, je suis tellement inquiet pour ma belle que je ne cesse de communiquer avec elle . Du coup, le turlu doit toujours être à portée de main. 

Bon, ben là, il me faudrait une main VACHEMENT longue pour le récupérer (d'après la carte, il y aurait envrion 128 mètres de fond, à l'endroit de l'incident).

Heureusement, il me reste internet, grâce à mon hotspot WIFI Wind !

J'informe donc Françoise de mon infortune. 

Elle, de la sienne. 

Elle sera ré-hospitalisée demain.  (ndlr: Pas de Panique ! Hein !  J'écris tout cela 15 jours après! Depuis, elle ne l'est plus, hospitalisée et elle va bien mieux!)

Me voilà désarmé et toujours aussi inquiet.

Je suis affreusement fatigué et déprimé, je l'avoue. 

Je ne peux pas me passer de téléphone en ce moment. 

Il faut, au moins, que Françoise puisse m'appeler et que je puisse l'appeler sans dépendre d'internet! 

Je décide aussitôt de rallier non pas Naoussa ( car il n'y pas de boutique de téléphone là-bas) mais Parikia. ça fait 9 milles de plus. Tant pis. 


Le cap NE de Naxos

Frayeur(2)

Je suis en train de longer le cap quand, soudain, le moteur change violemment de régime. Mais violemment, hein ! De "vrrrrrrouuuum" à "Vroaaagrreuuumfeeeeuhmmmmmm", grosso-modo.

Je bondis sur la console d'instruments. Comme je suis attaché, ça fait "shkloumph"  quand ma sangle tire sur son support. (oui, c'est ma journée "onomatopée")

La température grimpe à toute allure, zouiiiiiiiiiiiitt ! 

 Je mets au ralenti. Grummele,grumelele

Je me détache , schlick,  et file voir la sortie d'eau,  ça fume blanc. Pschitttttt !

Mais l'eau sort. schplit, schplitplouf ! (bon J'arrête, cest chiant!)

Puis, je file dans la cale moteur. RAS visuellement. 

J'arrête le moteur. 

Hélas, il n'y a pas de vent. 

Je n'ai plus de moteur et plus de vent. 

Je dérive vers les rochers du cap ( j'en suis, à vue de pif, à 300mètres. J'ai encore de la marge) . 

Ma VHF est en panne ( j'ai hésité longuement pour en acheter une portable à Léros et, maintenant, je me maudis de ne pas l'avoir fait) 

Et, rappelons le, je n'ai plus de téléphone. 

C'est quand même un tout petit peu le merdier intégral. 


Je prends deux secondes pour réfléchir, seul moyen de mettre de l'ordre dans mes idées et dans les battements de mon coeur. 

Et je me souviens d'un épisode absolument similaire en 2016, à l'arrivée sur Salamines , petite frayeur.

J'ai du prendre un truc dans l'hélice. Une saloperie qui flottait entre deux eaux, la mer porte tellement de stigmates de l'activité humaine....

Je remets un peu d'hélice, tout doucement, pour voir. Le sillage est tout pertubé. Bingo. 


Pas question de plonger sous le bateau. 

Il y a quand même un peu de houle et je n'ose pas me foutre à l'eau en solo. 

Alors, je tente le tout pour le tout. Comme en 2016, je mets doucement un coup de marche arrière en espérant que ce qui s'est coincé, se décoince un peu. 

Et, miracle, les choses s'améliorent aussitôt. La température cesse de monter, Cela ne fume plus blanc. Et si le sillage reste perturbé, le bateau reprend un peu de vitesse. 

Je fais route 5 mn en continuant à réfléchir. 

Bien sûr, je décide de faire halte à Naoussa. Seul endroit où je peux jeter l'ancre pour plonger sous le bateau. 

Par chance, un peu de vent se lève, de travers. Je déroule le génois et j'arrête le moteur. J'avance à 2 noeuds. 

Je décide de mettre ma caméra étanche au bout de la gaffe, histoire de voir ce qui se passe. 

Quelques minutes plus tard, je vois ceci : 

Ah ben forcément...
...ça marche moins bien !

Un bout de bâche, ou un vieux sac perturbe mon hélice. Mais ça n'a pas l'air trop trop méchant. Ma marche arrière a dû en enlever un bon bout. 

Je m'aide donc doucement du moteur pour rejoindre Naoussa. 

A l'arrivée, je promène Javotte, qui n'en peux plus, et puis je me fous à l'eau. Je retire, après quelques efforts, ceci :

Parikia

Le problème étant résolu, je fais route pour Parikia, où je vais retrouver les copains de Jad. 

Reste à trouver un téléphone et savoir, surtout, de quoi souffre ma Belle qui se ronge les sangs à 3000km de son bateau, de sa chienne...

..et de moi.

A Parikia, je vais trouver un téléphone, les Jad, qui vont bien s'occuper de moi. 

Je vais y rester...trop longtemps, mais la météo n'est pas du tout clémente et ne veut visiblement pas que je me rapproche du chantier. Je fais, sans enthousiasme, quelques photos, lors de mes balades avec mon adorable petite chienne. Rien de transcendant. IL faut dire que le coeur n'y est guère et que ma principale occupation est de ronger mon frein:

Beaucoup de monde au mouillage, vent violent oblige
Il fait beau, quand même!
Il fait beau, quand même! (2)
Un machin
Nanoooooooooooooooos !

De Parikia à Finikas

ENFIN ! La météo semble un peu plus clémente. Je mets les voiles et en route pour Finikas. Je sais déjà, toutefois, que je vais être bloqué aussi là-bas, mais ce sera encore un bout de fait. La nav'  est assez pénible, avec bien peu de vent et pas mal de houle ! Décidément, les Dieux ne sont pas avec moi. Ca tombe bien, c'est parfaitement réciproque:

C'est parti !
Système anti glissement de GSM
Splaoutch!
J'arrive. 

Finikas

Je trouve une place en bout de quai.Je suis crevé, assez désabusé. 

Je suis conscient que, pour nombre d'entre vous, c'est une énormité, mais je ne goûte toujours pas l'exercice solitaire de la navigation. Pire, c'est une corvée. Seuls m'intéressent les milles effacés du total à parcourir.

Bouquet (bout quai )
Vue générale

Je vais rester là un temps....infini ! Enfin, disons, cela m'a semblé une éternité ! Chaque jour la météo s'obstinait à me dire qu'il me faudrait patienter un jour de plus, un jour de plus, un jour de plus....Heureusement, il y a les balades avec Javotte:

Malheureusement, il y a plein plein de monde ! Des voiliers de loc' en veux tu en voilà, tous loués à Athènes; et qui en viennent ou y retournent!

Avec notamment  des russes qui picolent dès leur arrivée et se réunissent à 15 dans un cockpit jusqu'à point d'heure, en riant et en hurlant !

Pas méchants, pas désagréables, non. Juste terriblement bruyants! 

Mais bon, c'est comme ça. Y'en a même qui se projettent les nav's du jour sur la voile du bateau d'à coté :

Bon, je dors quand même, hein !

Et les jours succèdent aux jours sans que la houle de Nord Ouest ne désarme... Ca tombe bien, je dois aller...au nord Ouest! 

Au Nord de Kéa, les prévisions de houle donnent jusqu'à 2,5 mètres ! Et je peux vous dire, amis navigateurs océaniques, que 2,5 m de houle en méditerranée, au prés serré, c'est..euh.... pénible!

Je croise quelques français super sympas, dont certains trollonautes occasionnels. 

le 14, je crois, je tente de rallier Kéa, tellement j'en ai marre d'être collé à mon quai. 

Je paye donc mon écot à la ville ( entre la marina de Leros et le quai de Finikas, j'aurais dépensé, en 3 semaines, plus de frais de port que depuis la totalité de 11 ans en grèce !) 

Hélas, au bout de trois milles, je suis secoué comme un prunier, incapable de faire route vers Kéa. 

Même en abattant sur Kythnos, ça le fait pas. 

Je fais donc, la mort dans l'âme, demi tour. E

Le 15 ou le 16, je ne sais plus, arrivent, quel bonheur, Manahiki et son équipage, Gabrielle et Pierre Louis qui sont aussi en route pour le chantier !  

Ils vont littéralement me couver ! J'avais bien besoin de cet appui, tellement j'avais le moral dans les chaussettes ! 

Gramata

Encouragé par les deux sus-nommés, le 17 octobre, tôt le matin, je paye mes trois jours supplémentaires et je suis Manahiki vers Gramata, un très beau mouillage situé à l'extrème NW de Syros, qui permet de bien "ouvrir" la route de demain vers Kéa. 

La nav', face au vent et à la houle, n'est pas trop difficile ( Manahaki tire des bords au prés serré, moi, c'est même pas la peine avec mon percheron, pas bien à l'aise dans ces conditions. Et puis, je l'avoue, j'ai pas le courage de me rallonger la route!) 

Je retrouve Manahiki au mouillage avec bonheur ! Et j'explore le lieu, également avec bonheur:

L'aprés midi, on se fait une grande et belle balade dans les hauteurs. Malheureusement, je n'ai pas le courage de prendre mon Nikon. Du coup, les quelques photos ne sont pas top:

Vers Kéa

Très tôt le matin, nous prenons, moi, un peu avant Manahiki, la route de Kéa. 

On sait que la nav' sera musclée, mais, en tout cas de mon point de vue, c'est un peu "maintenant ou jamais" !

Je prends les précautions d'usage pour Javotte, comme pour moi :


Et c'est parti !


Lever de soleil

Salut astre du jour !

Ca va toi? Moi, moyen !

Pour l'instant, ni vent ni (grosse) houle.

Au bout d'une heure, le vent ET la houle se lèvent conjointement. manahiki en profite pour me laisser sur place:

De mon coté, ça va. Mais je ne suis pas à l'aise. Je jongle avec les ris. le bateau est très très gîté. Avec une forte houle ! 

Trop pour un Tititousseul ! J'ai passé l'âge de jouer au toboggan !

 Je me fais des gros flippes tout seul: "Et si j'avais une crise cardiaque, là, maintenant ? Du reste, j'ai mal au bras gauche ! Vite de l'aspirine!" 

Je suis conscient que c'est ridicule, mais je suis trop fatigué pour pratiquer l'autodérision.

Je ne suis pas le seul à être persécuté par les évènements et à perdre les pédales : La France Insoumise et Mélenchon en font de même en se battant avec le pouvoir dont les méthodes sont aussi violentes et indignes que la mer sur laquelle je ne me plais plus du tout à être ! Je n'ai pas, à ce stade, assez la pêche pour commenter vraiment ce merdier, avec la distance et l'humour dont j'aime souvent  agrémenter mes "petites pensées" mais quand même , deux mots :

Nota : Que ceux que cela n'interesse pas, et je les respecte et les comprends, car on ne peut pas être d'accord sur tout,  sautent allègrement ce petit  paragraphe nourri de mes protestations indignées. 

Mais enfin, pourquoi tant de haine et d'acharnement ?  Pourquoi depuis 8 jours les mêmes images pénibles et à charge (ô combien), 2mn sur des heures et des heures de persécutions ( perquisitions, je sais, mais j'emploie le mot à dessein)  afin de bien persuader le bon peuple de France que Méluche est un affreux pas beau tout pourri ? Pourquoi ces émissions de télévision et de radio avec des interlocuteurs TOUS, en choeur, dressé sur leurs ergots, pour dénoncer, non pas les méthodes abusives du pouvoir en place pour déstabiliser, voire  abattre le principal mouvement d'opposition, au moment même où ce dernier conclut des alliances profitables partout en Europe, mais le comportement d'un mec qui n'en peut plus, un peu comme moi sur mon rafiot?

Réfléchissez deux secondes à cette unanimité "contre". Vous pourrez en conclure, d'assez bonne foi, de mon point de vue, en tout cas, qu'il faut que la FI soit un bien dangereux adversaire pour prendre de telles mesures pour dresser un tel piège ! Dommage que Méluche ait mis les deux pieds dedans. Il y a encore trop de naïveté chez lui. 

Personne ne s'offusque, ou presque (ou alors, de loin) des prises de pouvoir des extrèmes droites partout dans le monde, mais qu'une force véritablement de gauche "menace" les intérêts de la caste dirigeante ne semble pas déranger grand monde. Moi, ça me terrifie !

N'oublions jamais que les "commentateurs" font tous partie de la caste des privilégiés. En tout cas, moi, je ne l'oublie pas. 

Et ceci explique méchamment cela. 

Sur le coup, comme tous les sympathisants de la FI, je me suis dit : " Oh non, Jean Luc, pas ça, merde! "

Mais, à la réflexion, et devant l'incroyable étau dans lequel ce mouvement, profondément humaniste et internationaliste, n'en déplaise à ses détracteurs, et que l'on prouve le contraire, je crois qu'à la place de Méluche, j'aurais aussi pété les plombs. Parce que trop, c'est trop. 

Et parce qu'il y a, contre les peuples, partout,  des violences infiniment plus grandes, perfides et graves que les éructations, éventuellement vaines et excessives, de Jean-Luc Mélenchon. 

Mais il est tellement plus simple de faire "focus" sur quelques images que de se poser de vraies questions sur la finalité de la manoeuvre. 

Alors, qu'on se le dise :  Ne venez pas sur Troll pour me perquisitionner en ce moment, et ne me touchez pas car, comme le disait le regretté Desproges, à ses futurs croque-morts" mon corps sera piégé" ! 

C'est connu, trop souvent cité, sans doute, mais je ne m'en lasse pas, tellement cela me semble pertinent : 

« Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas Juif.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas catholique.
Et lorsqu’ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester. »


MARTIN NIEMÖLLER, DACHAU arrêté en 1937 et envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen.
Il fut ensuite transféré en 1941 au camp de concentration de Dachau.
Libéré du camp par la chute du régime nazi, en 1945.

Pouf, pouf. 

On devait se retrouver à Batsi, mouillage de la côte NE de Kéa, avec les copains de Manahiki. Mais, ils y arrivent avec une demi-heure d'avance sur moi et me préviennent, par téléphone, que le mouillage est bien houleux. Du coup, je rajoute 7 milles à ma nav', qui en comptait déjà beaucoup trop, pour rallier Vourkari, sur la côte Ouest de Kéa. Je ne le dis pas à Javotte, j'ai peur qu'elle me morde ( elle a été exemplaire et adorable pendant ces épreuves). 

Et là, c'est ENFIN le calme. 


Mais je vous raconte ça demain. 

Vourkari

Me voici donc enfin à plat, tranquille, L'endroit est une friche industrielle désaffectée. En attendant les Manahiki, je me promène, et, enfin un peu détendu, je fais quelques photos:

En solitaire au mouillage
Friches1
Friches2
Friches3

Et puis, je monte en haut de la colline. Javotte en est absolument ravie. 

Je suis tellement fatigué que je refuse l'invitation des Manahiki pour le repas du soir. J'ai du me coucher vers 20h30, à peu près, car, demain, je veux faire 2 étapes dans la journée : Kéa/Pétali, puis Pétali/Voufalo, because le temps risque de se gâter et je suis tellement pressé de rentrer. Et comme c'est très long, je vais partir très tôt. Avant le lever du soleil. 

Hélas, ça va pas se passer comme je l'imagine....

Vers Pétali

A l'aube, me voici déjà en route. Je suis plein d'optimisme, car la mer est le vent sont gentils. De surcroît, le ciel est beau:

Hélas, bientôt, la houle va devenir forte et le vent; force 5, va venir pleine face. Qu'importe, dans un premier temps, j'avance quand même:

Bien sûr, je pourrais abattre et faire du prés serré. Le problème, c'est que la route va considérablement s'allonger et que Troll n'est pas à l'aise dans ces conditions. 

Je monte le régime moteur et j'avance très péniblement à moins de 3 noeuds. 

Il me reste moins de 10 milles à faire pour Pétali quand, soudain, le régime moteur s'écroule et l'échappement fume blanc. Et merde, j'ai encore chopé une saloperie dans l'hélice ! 

Pardon pour la crudité de mes propos, mais, à ce stade, j'en ai vraiment plein le cul !

Je me fais un petit coup de marche arrière "miracle", et, complètement abattu, proche de la désespérance, ...j'abats, la mort dans l'âme, sur Porto Rafti. Je suis au bon plein, très gîté, moteur arrété, bien sûr.

La nav' est trés pénible violente et je me sens "border line" ! Je hurle contre la mer, le vent, ma solitude. Je n'en peux plus. J'ai des envies de tout envoyer balader !

J'arrive toutefois à Porto Rafti où je suis vite abordé par une annexe plein de Trollonautes. 

Deux voiliers, un AMEL super maramu (Nadine et André) et un océanis  37 (?) Florence, qui va hiverner au même chantier que moi, m'invitent le soir à partager leur excellent repas. Comme ça fait du bien !

De gauche à droite, Florence, Nadine et André

Vers Chalkoutsi

Je le sais, aujourd"hui, il y aura encore du vent et de la houle. Hier, j'ai vérifié avec ma caméra étanche, que rien n'obstrue le bon fonctionnement de l'hélice. 
Je me dis qu'en longeant la côte, je devrais être un peu protégé de la houle. 38 milles me séparent de Chalkoutsi. 
Ca va être pénible, mais je sens l'écurie. 
ALors, je décide de faire Porto Rafti/ Voufalo, dégourdissage de papattes Javottissiennes, puis, Voufalo/ Chalkoutsi. Manahiki est à Pétali. Eux ont tiré force bords !
On se croisera peut-être. (en fait, non) 
Les copains trollonautes vont faire le même parcours puisque Florence va sortir de l'eau demain matin, si on est là. Dennis ayant gentiment accepté de nous sortir un dimanche matin. 
Comme prévu, la nav' sera pénible, avec une houle et un vent de face persistants qui se calmeront enfin à l'approche de Voufalo:

Vraiment juste au lever du jour, je pars déjà
Et un nouveau lever, un !
En détente ! 
Enfin le grand calme! 
Quelle joie de croiser le ferry Oropos/Erétria. Il reste 7 milles.
Et mon moral remonte en flèche comme ce monsieur
Je passe une fin de journée bien calme devant le port de Chalkoutsi, puis devant le chantier où me rejoignent Florence, Nadine et André, dont je refuse la gentille invitation à manger des aubergines farcies ( et pourtant, j'adore çà!) car je suis absolument éreinté, lessivé, épuisé. 
Et le lendemain, divin dimanche 21 octobre....

...Troll est mis au sec! Fin de la galère.

Je crois que je n'ai jamais été aussi heureux d'en finir avec une saison de voile ! 

A bientôt !