MAI 2021

Préambule

Oh, je vais pas vous embêter longtemps avec mes préléminaires! Oh non, non !

C'est pas mon genre de faire long, vous me connaissez !

Juste cette photo d'hier matin, 19 mai, en préambule remarquablement court, de ce récit des deux dernières semaines à bord de Troll, du chantier, à l'eau :


Des cons,  in fine. 

De la visite


Surprise, le 2 mai ! Notre équipe  "spécial Poste/colissimo/chronopost/DHL, mais avec un VRAI suivi des colis", et qu'on peut joindre au téléphone en cas de besoin, à savoir Hélène et François, arrivent plus tôt que prévu, grâce à un changement de ferry. Du coup, ils vont pouvoir passer 48h avec nous ! Merci Minoan !

Comment mieux exprimer la joie de revoir du monde, de boire des coups avec des amis chers, de déguster le saucisson "français monsieur" et le "Reblochon de CHEZ NOUS, non mais! " en refaisant, sur la "terrasse de Troll", et encore une fois, ce monde si mal foutu, que par une simple photo, pas réussie, mais, y'a des fois où on s'en fout complètement :


Ca a quand même une autre gueule, dans la sincérité et la simplicité, que la photo de propagande qui ouvre ce mois de mai, non ?

Et, en plus, tout ça sans que soient convoquées les caméras de CNEWS, BFMTV et autres médias aux ordres !

Nan, la seule "caméra", c'est l'appareil photo, enfin le téléphone en l'occurence, du Titi.  

Et je crois que tout cela l'a fort réjouit  et un peu décoiffé :


Ils sont restés jusqu'au 4 mai au matin, et cela n'a été qu'une suite de petits bonheurs d'être ensemble !

Et puis, question bonheur, il y avait, effectivement, dans leur grosse Volvo pleine à craquer, un colis, tellement soigneusement emballé par l'ami Robert, un truc dont vous avez un petit peu entendu parler au mois d'avril, un tas de ferraille ouvragé, qui pèse son poids, en grammes comme en roros : 


LA NOUVELLE ( mais d'occase) CULASSE , 


et son impressionnante collection de joints divers et variés :

Première baignade

Pour féter ça, et surtout parce qu'il faisait bien chaud (enfin!), on est allés un petit peu goûter l'eau, histoire de voir en combien de temps on allait mourir gelés. Bon, pour Javotte, c'était fait depuis un(e) bail(le) !


Pour nous, cela a été, un tantinet, plus progressif  ! "Alors, Françoise, elle est bonne? "  " Ben, ch'ais pas! " "Ben vas-y, tu m'diras ! " 


Un peu,


Beaucoup !


Passionnément, 


à la folie, 


Euh..pas du tout, visiblement !


En fait, une fois dedans, elle était bonne ! Et on en a bien profité :

Divers travaux

En attendant que Vassilis vienne installer la culasse, je me suis lancé dans une dernière vague de bricolage divers :


Moteurs  d'annexe


p'tits pets sur la coque


Déjaunissage des dessous du Troll 


Avant :

Après:

Ereintant ça ! Surtout les bras en l'air ! Et c'est là, qu'on se rend bien compte qu'un cata, c'est vaste !

Du coup, et puisque c'était enfin autorisé, on a fété ça dignement :

Et, là, non plus, on n'a pas convoqué TFI, M6, et tous ces médias qui ne sont que des relais de la bonne parole de "kivousavez", si jeune, si beau, si intelligent, et tellement démocrate! 

10 mai 2021

Il y a 40 ans, qu'est ce qu'on était contents ! 

Ah ben vous, je sais pas, mais nous, oui !

Bon, ça n'a duré que le temps du 1er gouvernement Maurois ! C'est à dire pas bien longtemps !

Depuis, on n'a plus jamais été contents ! Et j'ai bien peur que cela ne dure beaucoup plus que 40 balais ! J'ai même bien peur de mourir sans l'avoir été davantage... 

Mais : 

le 10 mai 2021, quand même, qu'est ce qu'on a été contents aussi ! 

Ah ben, certes, pas pour les mêmes raisons, hein ! 

Mais parce que Vassilis est venu, toujours accompagné de son fidèle Panaiotis, pour remonter la culasse et faire redémarrer notre berlingot. 

Les outils sont en place :
la main-d'oeuvre ultra qualifiée aussi : 

Lustrage

Vassilis a pris beaucoup de temps pour inspecter la nouvelle culasse. Et puis, toujours méthodiquement et calmement, ils ont attaqué le chantier proprement dit. 

Moi, je ne voulais pas voir ça. D'abord parce que c'est quand même exigu, la cale moteur,  et que c'est mieux qu'on nous foute la paix quand on travaille..

...et puis aussi, un petit peu  parce que j'avais trop peur d'entendre que " finalement, c'est plus grave que prévu ! Le ventilateur a éteint la bougie et le vilbrequin fait jouer des castagettes aux pistons"....

Du coup, pour oublier mes peurs (irrationnelles à 99%, je le reconnais volontiers) je me suis mis à luster la coque.

Enfin, la partie inférieure de l'extérieur des deux coques (je sais pas si vous suivez, mais je vous assure qu'il l'a fallu deux jours!) 

Je pense que depuis que ce bateau est à l'eau, ça n'avait jamais été fait. Bref, c'était bien terne. Mais "Mr Pas tellement  Propre" est là :

Après une première passe avec "la petite bouteille rouge grecque" (eau de javel) et un bon rincage, j'ai attrapé la polisheuse et "roule la poule" :
contraste "lustré/pas lustré"
Whaaaa, ça briiiiiiiiiiille !
Oh là là, comme c'est beau !

VROUM et hélices

Pendant ce temps-là, Vassilis m'a appelé pour démarrer le moteur. Il a eu un peu de mal et VROUM ! Joli bruit, pas de fumée, de l'eau qui sort ( pas tant que ça, mais, ça fonctionnait avec un tuyau et les "oreilles de Mickey" sur le sail drive. Donc, difficile de bien se rendre compte) . Bref :  NICKEL !

Oui, sauf que Vassilis m'a appelé pour me dire qu'il y avait une fuite au manchon d'après le circuit de refroidissement ( entièrement revu par Michael en Novembre) . Du coup, un peu d'eau de mer s'en échappait ! Baste, il allait le commander, et revenir le poser, alourdissant un peu plus notre facture qui n'en avait guère besoin ! OUIN  ! 

Bon, allez, on sort les roros, les bières, on s'assoie tranquille dans le cockpit en parlant de tout et de rien, mais surtout du soulagement commun que rien ne vienne contrarier notre future mise en route. 

Quand nous sommes allés voir la cale moteur, et remettre les coussins en place,  tout était absolument parfait ! Pas une trace de leur passage. Sans déconner, chapeau bas, messieurs! 

Merci Vassilis et à bientôt pour le manchon ! 

Allez, ça C'EST FAIT ! 

Du coup, le lendemain, après avoir polishé la deuxième coque, j'ai remonté les anodes et les hélices , dont j'ai pris tant de soin à Royat cet hiver. 


La tribord est en place

Au tour de la bâbord

Alors ça, je dois confesser que c'est la grande trouille ! J'ai trop en mémoire que François et Hélène en ont perdu une, il y a deux ou trois ans, je ne sais plus, suite à une erreur de remontage !

Pourtant, le système, sur notre (de plus en plus) beau cata est infaillible : 

  • L'hélice sur son arbre cannelé
  • un gris écrou pour le plaquer en arrière
  • une vis centrale qui traverse l'écrou pour se loger dans l'arbre, servant ainsi de contre écrou
plus une vis qui se loge aussi dans l'écrou, jusqu'à venir bloquer la vis précédente en épousant la forme particulière de sa tête.  Toute à mon affaire et à ma peur, j'ai omis de faire une photo, mais j'en avais fait une pourrie l'an dernier, mais elle montre bien l'ingénieux système :

Balaise, hein ? Donc, AUCUNE CHANCE qu'une hélice  (voire deux!) prenne la poudre d'escampette, n'est ce pas? Mais la confiance que je place en moi-même étant légendaire, vous me croirez si vous le voulez, mais, depuis, chaque jour, je me disais : "Pourvu, qu'on ne perde pas une hélice ! Mais bordel, pourvu, qu'on ne perde pas une hélice !" 

Suspense, hein ?

Nouvelle grand voile

Le 13 mai, Patroklos, de la voilerie QUANTUM à Athènes, est venu avec son équipier, afin de poser notre nouvelle GV dans notre vieux lazy bag . YOUPIIIIIIIIIIII ! ça sent la mise à l'eau, non ?


Salut Patroklos ! 

Allez, au boulot

La merveille sort de son sac

Presqu'à poste !

OH 

HISSE

ET

HAUT

Admirez le rond de chute ! Elle est trop belle cette voile :


Reste à l'essayer ! Ca va venir..bientôt !


Chiotte(s) alors !

Maiiiiiiiiiiiiiis non ! Y'a pas de problème ! Mais puisqu'on n'a pas encore le droit de mettre à l'eau, on s'occupe!

Par exemple en démontant les pompes à caca de fond en comble pour un mettoyage intégral 


Beuh ! C'est caca !

Allez hop, la nuit dans du vinaigre blanc !

Remontée ! Et en plus, ça fonctionne ! Sans fuite ! 


A propos de fuite, le 14 mai, Vassilis est venu changer le fameux (et cher) manchon : 90 balles le bout de caoutchouc ! Y sont fous chez Volvo ! Bref. Au point où on en est....

Me suis aussi tapé la réfection de la pompe de la douche bâbord, dont je ne m'étais pas aperçu qu'elle ne fonctionnait plus ! Et pour cause : 

Le système électrique était "a little" humide !

Bon, nettoyage, nouveaux fils, nouveau waco et hop, ça glougloute à loisir ! 

Tout ça, ça a visiblement épuisé...Javotte :

Ultimes préparatifs

On doit sortir Lundi. Il nous reste le WE pour jeter tout ce qui traine, ranger sous le bateau, tout mettre dans la voiture, aller faire des courses..bref, un week end qui sera épuisant et sans photo ! On a bien autre chose à faire que de penser à immortaliser le tintouin ! 


Finalement, on met l'annexe aux bossoirs. Et ça, c'est vraiment comme un parfum du large....

Mise à l'eau

On était fin prêts à 7h30. 

On avait vu un poil juste ! On aurait du sortir du lit plus tôt ! 

Parce qu'on est allés à l'eau.....10 heures plus tard !

J'explique : Quand Michael a décidé, en Novembre dernier,de mettre des monocoques devant nos catas ( notamment Gromaran et nous), je lui avais dit : " Fais gaffe, Michael, on sera les premiers à l'eau! Tu ne devrais pas les mettre devant nous, mais plutôt devant des gens qui viendront plus tard . "

 Il m'a fait comprendre que " on verra bien" ! 

Ben, on a vu ! 

J'admets qu'en ces temps de COVID, l'organisation n'est pas de tout repos. Mais cela faisait 3 semaines que le chantier savait qu'on irait à l'eau dès que possible, sans que cela ne provoque le moindre mouvement devant nous ! 

Comme je savais que la journée risquait d'être compliquée, j'ai même proposé, le dimanche matin, de repousser Troll à Mardi, de façon à faire une journée moins chargée pour le chantier. Mais, peut-être avaient-ils hâte de se débarrasser de ces trolliens qui s'accrochaient à leur place de chantier depuis Septembre comme une moule à son rocher ?

Bref, j'ai reproposé la même chose Lundi matin, quand j'ai vu que ça ne commencait pas par nous. Mais Michael, énervé, m'a fait comprendre que ce serait  evrs 14, 15 ou 16 heures parce qu'il y avait beaucoup de travail ! Bon. je suis donc retourné au bateau et nous nous sommes armés de patience. 

2 bateaux  ont été mis à l'eau le matin. 

Ce qui permettait de caser les deux monocoques ( coucou Zephyros!) ailleurs. 

Bref, premiers arrivés, derniers servis !

Pas grave, certes, mais, bordel, que c'était long, à attendre sous le cagnard qui, ce jour-là, était partculièrement présent! 


Allez, plus rien devant nous! Zou, bientôt sur la remorque : 


Et puis, bientôt, après avoir payé notre dû, on s'est rapproché de l'eau, tellement désirée:


A bientôt sur l'eau, Gromaran !

Oh, oh ! on n'est pas loin !

Pas loin du tout !

Enfin, nous y étions. On a vite regardé si tout allait bien, en allant se promener une petite heure au moteur dans la baie. 
Le moteur tournait rond, même si je percevais une petite différence de son entre les deux Volvo. C'est difficile à expliquer mais l'un ( le réparé) "ronflait" plus que l'autre ! 
On a vu aussi que le pilote paraissait mal son office, mais on était tellement crevés et contents qu'on s'en foutait un peu ! 
Et puis, surtout, on n'a pas perdu d'hélice! 

Alors, une heure plus tard : 


Bon, les Trollonautes, je vous aime bien, mais la suite demain, parce que j'y suis depuis 10 heures ce matin. 

J'ai le bout des doigts tout rouges et les yeux qui piquent !

Alllez, à demain, pour (TEASER) les premières déconvenues de la saison ! 

Habemus papam !


Oui, ce titre est tout à fait volontairement énigmatique ! 

On avait un beau projet : Rejoindre Jacky et Xavier à Evoiko sea center, là où le vieux Troll, devenu LOST on Earth, attend de retrouver l'eau depuis l'hiver 2018/2019. 

Enfin Jacky et Xavier ont pu prendre leur congé sabbatique, tant repoussé pour cause de ce machin microscopique qui nous empoisonne l'existence depuis si longtemps qu'on en oublie "comment cétait avant" !

Nous voulions les  assister lors de la mise à l'eau, tirer quelques bords à leur...bord, histoire de les familiariser avec le maniement du gros nounours, et puis redescendre, tranquilles, dans les cyclades, avec ou sans eux, à leur convenance. 
Auparavant, Xavier m'aurait ramené à Athènes pour que je puisse aller chercher la voiture, puisque nous avons pris la décision de retourner à Evoiko où nous avions nos habitudes depuis si longtemps. La vie du village de Chalkoutsi nous manquait, et le grand marché d'Orops aussi. Et comme Denis nous a dit que, désormais, il pouvait sortir les catamarans, et qu'il nous accueuillerait avec beaucoup de joie, nous y retournons. 
Nous nous en réjouissons fort car nous avons un peu l'impression de revenir " à la maison" !

Nous nous étions donné comme mission d'aider Kalypso à se lancer. Et c'est une mission que nous avons, eux et nous, réussie  bien au-delà de nos espérances tant le chantier s'est rempli l'hiver dernier.  
Et que le petit monde de Troll n'y est pas pour rien.
ils n'ont plus besoin de nous. 
Et ils  peuvent, sereinement,  nous n'avons aucun doute, continuer à grandir sans notre aide. 

Mardi matin, fenêtre météo favorable. 

Nous voici donc remontant l'ancre, dans la baie de Poros. 
Le temps va être absolument calme, puis le vent, se lèvera un tantinet, de l'ouest,  nous offrant un joli largue pour rallier le cap Sounion. On frétillait déjà d'essayer notre nouvelle GV, qu'on vous a présentée plus haut. 

Ben ça c'est pas passé comme ça. Eh non ! Pas du tout du tout ! 

Déjà, le vent était absolument absent la première heure et demie. 

Et il s'est confirmé que le pilote auto faisait n'importe quoi, affichant obstinément 235° quelques soit l'allure. 
Bon, on s'est dit, c'est chouette de barrer, on verra ça plus tard, ça doit pô être biengrave et ras le bol du bricolage !

Ah le vent se lève ! de Nord Est ! En plein dans le pif, comme d'hab'. 
Pas grave, on va dérouler la GV quand même et abattre une petit peu ! 

Allez hop ! 
Ah ben non ! 

Parce qu'au moment où nous tenions ce dialogue, "Habemus Papam" à bâbord. 

Oui, vous avez compris : de la fumée blanche s'échappait de l'échappement de notre moteur tout juste refait ! 

On coupe aussitôt le berlingot qui venait d'être réparé. Et, pendant une minute, je vous avoue que nous étions, très, mais alors très très abattus ! 

On a donc viré de bord sur un seul moteur pour retourner d'où nous venions. 
On n'a pas déroulé la GV. De toute façon, à cette allure, nous ne sentions plus le vent. 
Et puis, on  n'avait pas la tête à ça, pour tout dire. 

En revanche, bon point pour nous : on n'avait toujours pas perdu d'hélice. C'est toujours ça de pris! 
Du reste, à propos d'hélice, à l'aide de ma petite caméra étanche, intallée au bout d'une perche, j'avais pu vérifier que nous n'avions pas choppé un sac plastique ou un bout. 

Allez, au boulot: 
J'ai enlevé les matelats de la cabine arrière pour la 20ème fois. Et j'ai ouvert la cale moteur, inquiet de ce que j'allais découvrir...
Première chose, regarder la turbine de refroidissement que je venais de changer. A tous les coups, super-connard avait super connardisé !

Et ben non ! Turbine parfaite ! Signe rassurant sur la durée, sans doute très modérée,  de la surchauffe. 

J'ai donc reconfectionné un joint, avec ma carte marine dédiée et un peu d'huile. Et j'ai refermé. 
Si ce n'était pas la turbine, c'était forcément l'arrivée d'eau de mer ! 
Mais pour aller couper la vanne et enlever le tuyau, fallait un peu que je me couche sur le Volvo. Et comme il était quand même bien chaud, je me suis dit qu'on attendrait d'avoir rejeté l'ancre pour m'en occuper. 

Deux heures plus tard, la boucle était bouclée. 
Et puis, on a remouillé. 
Comme le je dis parfois : " la plaisance, c'est pas toujours plaisant ! "

Le moteur était encore trop chaud pour que nous rentrions en contact physique intime. 

Alors, tan qu'à faire, je me suis occupé du pilote. 
Et j'ai vite trouvé la cosse qui déconnait. 
Allez, un problème de moins. 

Un peu plus tard, mon corps épanoui épousant les formes bien moins voluptueuses du Volvo,  je ferme la vanne d'arrivée d'eau de mer et je débranche le tuyau. 
Et je rouvre la vanne. 

Un menu filet d'eau de mer en sort et je comprends que c'est là que c'est bouché  ! 

 Il y a longtemps que je me dis et que je dis,  que l'eau de refroidissement me parait moins abondante à babord qu'à tribord, mais, au chantier, quand Michael a nettoyé le circuit de refroidissement ( et y a trouvé des bouts de plastique!), comme quand Vassilis a réparé le moteur, je paraissais être seul à le penser. Y'a de l'eau qui sortait donc ça allait. 
Et puis,  j'ai l'habitude de faire confiance à plus pro que moi. Ce qui est à la portée de n'importe qui. 

Parfois, en fait,  on devrait  faire davantage confiance à ses propres impressions. Cela me servira de leçon. Parce que j'avais raison. il y a longtemps que ce moteur ne reçoit pas sa dose prescrite ! 

Je n'ai jamais eu de sail drive auparavant et j'avais soigneusement nettoyé au vinaigre tout le circuit extérieur. En revanche, je ne savais pas comment c'était foutu SOUS la vanne. 

J'ai demandé à Françoise si nous avions un écouvillon. Elle m'a dit oui, comme si je la demandais à nouveau en mariage ! 
Deux minutes plus tard, je fourraille le truc dans la vanne et le brandouille dans tous les sens. On verra bien si, quand je vais le retirer, l'eau de mer jaillira. 
Bon, ça suffit. 

Je tire sur l'écouvillon, le manche me reste dans la main. 

Ooooh ça va hein !
ARRETEZ DE VOUS MARRER, bande de salopards de Trollonautes tout pourris ! 

Le machin est bloqué dans le truc. Françoise me donne une multiprise. je tourne dans tous les sens. Impossible de le ressortir ! 
Et je ne peux plus fermer la vanne! 

Ah vous êtes contents, hein ? Et la compassion, alors? Et l'esprit de Noël, hein ? 

Au bout de quelques minutes à m'esquinter la santé mentale sur le bouzin, ça lâche d'un seul coup ! 
Et le temps de dire "ouf", je prends de l'eau de mer plein la gueule tellement c'est débouché !

Allez, là, vous pouvez rire ! D'auatnt plus que j'ai ri aussi, tellement j'étais soulagé de l'apparition de cette fontaine bénite ( Ah ben Abeus papam, hein ! )

Là dessus, après que mon épouse, les yeux plein d'admiration pour un capitaine si doué, ait achevé de me sécher la barbichette, on a été faire quelques courses, pour se dégourdir les pattes, et puis on a remonté l'ancre et refait un tour de baie, histoire de voir que tout allait bien. 

Et bien, vous n'allez pas le croire mais..TOUT ALLAIT BIEN ! J'avais tout bien réparé! Et les deux volvos faisait ENFIN le même bruit ! 
YOUPIIIIIIIIIIII ! 

On a re re mouillé. On s'est envoyé un méga apéro, on a mangé, puis dormi comme des enclumes. 

Nouveau projet

Assez secoués par les évènements de ces dernières semaines, en manque de confiance en notre bateau, et en nous-mêmes, pour partir loin tout de suite, et en accord avec Jacky et Xavier, la décision a été prise, hier, que je monterai seul en voiture les voir et les assister. mise à l'eau, mouillage et manoeuvres moteur au programme. 

Je ne laisserai pas longtemps Françoise et Javotte sans capitaine. Le bateau est à l'abri à Vidhi. 

Jacky et Xavier nous rejoindrons ici dans quelques jours après la mise à l'eau. 


De notre coté, on se fera des petits tours de voile, pas trop loin, entre Egine et ici, afin de retrouver un peu de la sérénité qui nous manque depuis, en fait, bien trop longtemps. 

Voilà, vous savez tout. Je monte à Chalkoutsi Lundi ou mardi. 

Regardez comme il est beau, le Troll, à son mouillage de la baie de Poros ! 


Back to Evoiko

Dans le week-end suivant, on a récupéré un peu,  et puis René, notre copain suisse, sur son magnifique Gib sea 43,  nous a rejoint au mouillage. Ce qui nous a permis de nous mettre à jour question bouffe entre copains et niveau d'ouzo et spaghettis. 

Le Mardi 25, comme prévu, j'ai abandonné femme, copain, et sale petite chienne toute pourrie, et j'ai démarré la limousine pour me rendre à Evoiko. 

Deux objectifs au voyage : 
-assister Jackie et Xavier pour la mise à l'eau de Tr... non, pardon, de LOST, notre ancien bateau. 
- avoir la voiture en place pour l'hiver prochain puisqu'on hivernera là-bas. 

Voyage sans histoire. 

Puis, très bel accueil de la part de Denis. On était vraiment contents de se revoir. 

Super accueil de Jackie aussi, puisque Xavier était parti acheter 2 durites pour le système hydraulique de la dérive. 

Et oui ! Plus de 2 saisons sans naviguer provoquent, surtout sur un vénérable vaisseau, des inconvénients non-prévus et jamais rencontrès auparavant !
J'étais quand même contrarié car, à 24h de la mise à l'eau, c'est pénible et chaque panne me culpabilise. 
Heureusement les "Lostiens" sont adorables et c'est  eux qui me réconfortent !

J'ai  donc revu "notre" vieux compagnon", avec son nouveau pont, ses nouveaux plexis et sa nouvelle déco, avec une émotion que je ne saurais décrire autrement que par : " Mais c'est chez nous ?" 

Sauf que non : c'est plus chez nous ! 

Intérieur

Jackie la joie

le pont

le nouveau logo


Bientôt, Xavier est revenu. Après les retrouvailles, il s'est mis à changer ses durites. Et je peux vous dire que là où s'est situé, j'étais bien content de ne pas le faire!  

De mon coté, je suis allé m'occuper de déshiverner les HB, le  Tohatsu et le petit Yamaha. 

On a bossé comme des malades toutes la journée ! Outre les dernières choses à faire, il y a avait aussi l'énormité des choses à montrer. Je le conais par coeur, ce bateau, moi. Alors, forcément, il y a beaucoup de "petits secrets d'tutilisation" à connaïtre! 

Je ne vous en fais pas la liste des travaux de ces 24h, ce serait fastidieux ! Personne n'a chômé et Jackie, question boulot, elle prend  fort valeureusement sa part ! 

Dans l'aprés midi, Fias et Ali sont venus nous metre sur la remorque afin de nous emmener près de la mise à l'eau pour demain matin. 

Aussitôt dit, aussitôt fait : 




Sur le traineau

Traversée du chantier sous l'oeil du proprio

Trop content le Xavier !

Bientôt en place

Vous aussi vous le reconnaissez ?
Il n'a pas tellement changé, hein ?


Quelle belle et originale ligne il a ce bateau ! Non, je ne suis pas objectif. 

Le soir, Jackie et Xavier m'ont emmené à la taverna sur la plage. Ca faisait un bien fou de se poser. Avouons-le : Tous les trois, on était nazes de chez nazes ! 

 Au programme de demain :

  • mise à l'eau, navigation au moteur
  • pilote auto
  • mouillage
  • quitter le mouillage
  • remouiller
  • re quitter le mouillage 
et une fois encore recommencer les opérations. 

L'objectif, c'était de les quitter après acquisition de la confiance en eux-mêmes et en Lost. 

C'est ici que TROLL a commencé sa longue mise à sec, entamée le 21 octobre 2018, suivie de 
sa métamorphose en LOST, achevée le 26 mai 2021

Mise à l'eau

Nan mais sans déconner ! Pourquoi ça serait bien  passé d'abord? Y'a pas d'raison que les emmerdements ne soient que pour nous, quoi !

Sauf que, comme j'étais là, ben ils étaient aussi pour moi, ceux-là !

Grrrr! 

De très bonne heure, vers 7h15, je pense, Denis et Fias emmènent LOST goûter (enfin!) à l'eau salée. 

Le moteur démarre au 1/4 de tour, youpi; mais, hélas, grrrr, refuse d'aspirer de l'eau de mer  ! 

ce qui, bien sûr, ne nous était jamais arrivé en 12 ans et autant de mise à l'eau! 

On avait pourtant pris nos précautions et rempli le bol filtrant et le tuyau d'admission d'eau avant d'aller à l'eau, histoire d'amorcer l'aspiration ! 

Et  il devait avoir soif, depuis le temps qu'il était privé, notre brave petit Solé.

Prse d'air, sans doute...

On a mis de la vaseline sur le bol filtrant.

On a bien serré !

Nada !

On a vérifié la turbine, qui venait d'être changée par Xavier. 

Nada!

Grâce aux conseils de Denis, imperturbable et patient sur son tracteur, on a resserré chaque collier du réseau eau salée. A ma grande surprise, chacun des colliers avait besoin d'un bon tour de tournevis ! C'est incroyable les "dégats" que peuvent occasionner près de trois saisons d'immobilisation à sec !

Finalement, slurp, le moteur recrachait son eau. Denis avait raison. 

Et on est partis sur la mer très calme du matin.... 

Les 5 heures qui ont suivies n'ont été qu'exercices et sourires. 

C'était tellement bons de voir leurs bouilles exalhant la joie d'être enfin dans leur nouvelle tranche de vie !


Et pour finir, la récompense ultime d'un premier mouillage 


Une fois séchés, on est allés manger une pita. 

Et Xavier m'a ramené en voiture à Athènes. (plus d'une heure de bouchon quand même!) 

Satisfaction du devoir accompli et fatigue intense pour tous les deux. Mais on s'est bien marré quand même !


Ferry, taxi boat, taxi et me voilà bientôt au quai de Vidhi ou mon équipage m'a fait la fête ! 

Je me suis couché avant 22 heures... et j'ai dormi comme une enclume. 


Dès que les vents souffleront, nous nous en allerons !

Le 27, j'ai refusé toute activité. J'avais des courbatures partout, mais aussi de bonnes nouvelles des Lostiens, bienheureux à bord de leur magnifique Evasion 37. 

On a dit à René que demain, vendredi 28 mai, on allait etrenner notre nouvelle GV. 
et que nous serions honorés de sa présence à bord lors de l'essai. 
Peu de vent prévu, mais cela nous allait trés bien pour ce galop d'essai. 

Et bien, vous me croirez si vous voulez ( et vous savez que je ne mens jamais, beaucoup moins, en tout cas, que Darmanin, Macron et consorts) , mais ça c'est remarquablement bien passé ! 
René a été génial en nous inventant un système pour décaler facilement le point de tire du génois dont  la forme n'était jamais belle, tant, comme souvent sur les catas, les rails d'écoute sont mal placés. 
Moi, j'avais fait un truc pour le portant, mais là, ça fonctionne aussi pour le travers et le près ! Génial !

Le pilote auto a fonctionné.
Les moteurs aussi. 
Ils ne fumaient ni l'un ni l'autre...Et on a sorti les voiles. On avançait, tranquille, à 3/3.5 noeuds, avec 7 noeuds d'apparent !  ET ça, c'était le pied ! 
Carroussel d'images, avec René l'ingénieur inside :


On attend avec impatience nos amis de GROMARAN qui arrivent après-demain. On va enfin faire connaissance, et Javotte aussi,  avec Shivah, leur "old bulldog anglais" (c'est le modèle) , récupérée à la SPA. 

Cette chienne  a une bouille pas possible, et, visiblement, déjà, un grand sens du confort qui sied à un dogue normalement constitué :


Ensuite ? Et bien on partira enfin sur la grande bleue. Direction le Dodécanèse, en passant par les Cyclades. Dès que les vents souffleront..

A bientôt les trollonautes !