OCTOBRE 2017

Trois mois

Ne sachant pas trop par quel bout reprendre le fil de mes récits, tant l'interruuption fut longuette, Je me suis dit qu'au final  rien ne saurait remplacer la chronologie. 

Je vais, en conséquence, renouer avec mes "zabitudalacons", en faisant même bien pire que d'habitude, parce qu'il faut bien que je me venge de cette période pourrie en vous en infligeant un tantinet, du pourri,  merdalors y'a pas d'raison, 

Voici donc, presqu'en vrac,  tout un trimestre pêle-mêle. Oui, tout un trimestre :  du Juillet, du Aout, du Septembre, le tout  en Octobre. 

Et comme vous avez été bien frustrés de tant de silence, je suis à peu prés persuadé que vous ne m'en voudrez guère. 

Sinon, et bien je m'en cogne le popotin sur le trottoir du destin. 

Juillet : Juliette et Luc

Comme il faisait bon sur ce petit sentier qui nous menait, en compagnie de nos chers amis Juliette et Luc, de Loutra à Skala Loutra...

quand, soudain, mon petit monde bascula quand mon papa m'informa, par téléphone, que ma mère allait mourir dans pas bien longtemps. Diagnostic Glioblastome, cancer au cerveau, quoi, dont les toubibs nous diront plus tard que ma maman avait chopé la forme la plus invasive et la plus fulgurante qui soit... Ils lui donnaient entre 3 et 6 mois. Elle est partie en 6 semaines...

Du coup, je perdis aussitôt le goût d'à peu prés tout, ce qui fut particlulièrement injuste pour nos invités. 

N'empêche: Ils se sont bien éclatés à bord, notamment la tête de Luc sur le plafond de la coursive ( en même temps, est ce que je fais + d'1m90 pour faire le malin, moi? Non. )

Juillet : Jacques et Brigitte

Ben là, j'étais déjà parti en France fêter mes 60 ans près de ma maman, à l'hopital.  Youpi.

Ah,  le plaisir de boire un ouzo entre son père et sa mère !

Pendant ce temps-là, ma petite femme tente de faire passer du bon temps à nos amis Brigitte et Jacques, qui sont juste venus un poil trop tard pour profiter de ma tronche de cake! 

Il parait que le séjour fut, malgré tout, fort réussi....

....ce qui prouve surtout que ces enfoirés de pseudo-copains sont en mesure de prendre du plaisir en mon absence ! 

Scandaleux!   


début Aout : Tentative de retour

Entre les copains à bord, puis les copains au mouillage, Françoise n'a pas trouvé le temps trop long en mon absence. 

Je suis revenu sur Troll début aout,  après avoir participé à la mise en place de l'hospitalisation de ma maman à domicile. 

Un calvaire, 

surtout quand l'hopîtal décide de mettre ça en place un vendredi 28 juillet, dans l'aprés midi, histoire que vous n'ayez comme réponse, à chacune de vos questions (et vous en avez, puisque vous n'avez jamais eu à faire ça!): " Ah non, monsieur !  On peux pas ! On sait pas ! Hé, c'est les vacances, hein ! Et en plus c'est le week-end! rappelez lundi , quoique on est en sous effectif même lundi ! "

Un calvaire je vous dis, surtout les 4 /5 premiers jours où on s'est retouvés comme des poules devant le programme social de Macron! Genre " Euuuuh ! on fait quoi et comment , là ? "

Et puis, petit à petit,; on s'est démerdé. Quand tout a été bien en place, je suis retourné sur le bateau. 

J'étais rentré dans un seul but : Revenir le plus vite possible au chantier pour rentrer en France avec mon équipage, afin d'être auprès de ma famille. 

Hélas, Eole nous a causé bien des problèmes. Et comme, je l'avoue, je n'étais pas vraiment assez en forme pour me mesurer sereinement aux éléments, j'ai pris souvent des options de sécurité  trop grandes. Raisonnables, certes, mais trop raisonnables ! 

Du coup, après une nav' très musclée entre, pour résumer, Lesbos et Samos en passant par Chios, dont voici une petite illustration,

nous nous sommes retrouvés en villégiature forcée à Limnionas ( plus de 45 noeuds de vent de travers à l'arrivée!), attendant les conditions pour traverser vers Ikaria. Certes, l'endroit est charmant, mais je bouillais d'impatience, ne sachant pas combien de temps ma maman pourrait m'attendre ni combien de temps mon papa et ma soeur tiendraient devant l'énorme charge de boulot et d'angoisse....

Ikaria: Abandon de poste

Nous faisions enfin route vers Ikaria quand ma soeur m'appela en me pressant de rentrer "le plus vite possible".  Maman faisait une infection pulmonaire, suite à une fausse route et le pronostic vital était engagé. 

Coup de chance, quasi personne dans le port d'Evdilos, sur Ikaria. Les coast guards nous ayant assurés que le bateau ne risquait rien, installés au bout du quai, j'abandonnais illico  bateau, épouse et chienne pour m'envoler, via 12heures de ferry, vers Clermont Ferrand.  

Un planning quasi miraculeux, puisque ma frangine m'a appelé vers 11heures le matin et que, moins de 24 heures plus tard, j'embrassais ma maman. 

Les 10 jours suivants furent un mélange d'intimité, de confidences, de découvertes, de joie et de détresse, comme j'ai tenté de l'expliquer dans le discours concocté pour les funérailles de ma mère. 

Entre son décès et sa crémation, il nous a fallu attendre 13 jours ! Un calvaire! 


Allez, passons directement à mon retour sur Troll, et surtout, aux retrouvailles avec ma petite femme chérie, l'adorable petite chienne et notre "maison de bateau".

Ce fut le  9 septembre que je revins sur Troll. 

Et c'est dès le 10 qu'on appareilla pour Mikonos...mais j'ai déjà raconté tout ça, brièvement, il y a 15 jours (voir ICI ! )1

Voufalo

Eole s'étant montré bien sympa, c'est sans encombre que nous parvenions à rallier Voufalo dès le 12 . 

Ouais, on n'a pas trainé : le 10 Ikaria>Mikonos, le 11 Mikonos>Tinos>Kéa, le 12 Kéa>Pétali> Voufalo !


Et là, retrouvailles avec Mario avec qui nous avions, avec Marion et Thierry, passé de merveilleuses Pâques grecques !  (voir ICI )

Les retrouvailles se révélèrent bien tristes puisque Mario nous apprit le décés de son fils, agé de 5 ans, tombé 40 jours plus tôt d'un mur de deux mètres... Mort sur le coup, foie explosé ! 

Si l'on peut considérer a mort de maman comme "acceptable", celle d'un enfant de 5 ans qui joue sur un mur.....

Bref. 

La suite, à savoir " Voufalo>Royat"  sera pour vous , je le pense, suffisamment délectable, sales trollonautes toujours aussi pourris, pour que je ne me prive point : 

de laisser un peu de suspense , 

et du plaisir de  vous faire patienter jusqu'à la prochaine MAJ pour vous narrer la suite de nos aventures de fin de saison. 

J'ai un incalculable nombre de remerciements à faire à vos messages de sympathie par SMS, par mail ou par le livre d'or. 

Je suis désolé de ne pas l'avoir encore fait! 

Je vais m'y mettre. Soyez patients. 

Je suis content de vous retouver. 


Chez "Stella"

 A Voufalo, nous avons fait la connaissance de Stella, moldave de naissance, qui, étant mariée à Nikos, l'oncle de Mario, est donc sa tante. 
Nous avons mangé dans leur taverne ( dont vous verrez la photo ci-dessous). Outre sa formidable compagnie (elle est à la fois belle, adorable et super douée pour apprendre les langues), elle cuisine aussi merveilleusement bien. Si vous allez à Voufalo, s'il vous plait, ne manquez pas cette étape gastronomique. Nous y avons mangé de la VRAIE cuisine, notamment des calamars comme jamais nous n'en n'avons dégusté en Grèce. Cela valait bien un article. Et de surcroit, elle peut laver votre linge! 

En vrac.

Quelques photos du périple entre Ikaria et Voufalo :

Quitter Voufalo ( enfin...esssayer!)

Le 12 septembre au matin, nous voilà partis pour notre dernière étape : Voufalo>Chantier. 

Il y a eu du vent cette nuit. Mais, d'aprés la métémoche, ça va se calmer en tout début de matinée. 

Effectivement, au tout petit matin, au loin, à vue de pied, ça a l'air d'aller mieux ! On s'y jette ! 

On part au moteur, tranquilles. Il est à peine 8 heures. 

On fait 5 milles il est 9 heures. 

Puis,  le vent se relève méchamment.

De face.  

 Avec une putain de houle très courte, chiante au possible. Pas grave. On met les voiles et on commence à tirer péniblement des bords. Après tout, on n'a que 15 milles à faire. 

On avance super péniblement, arretés toutes les deux seondes par ces satanées vagues. 

Pas grave, on a le temps !

Sauf que. 

Sauf que, pour la première fois depuis 10 ans, le moteur s'arrête !!!

Je descend en "salle des machines". Bon, dans la coursive, quoi. 

Et je regarde le moteur arrété. 

j'ai l'air d'un con, il faut bien l'avouer. 

Je pense aussitôt: De quoi, de quoi? Plus de gasoil?"

 Je vérifie mon carnet de "plein". Impossible, il y a encore au moins 50 litres, normalement. 

Bon, il reste 15 milles, hein ! et il est 9h 15! On continue à la voile. 

Une heure et demie plus tard, il reste 13,5 milles, tellement les bords sont carrés. On prévient Denis qu'on fait demi tour. 

On retourne à Voufalo, en espérant que le vent nous porte jusqu'au mouillage, qui est TRES protégé...du vent ! 

A la vitesse vertigineuse de 0.5 noeuds sur le dernier demi mille, on jette l'ancre là où l'on était 4 heures auparavant car il est quasi midi. 

les filtres sont propres et j'ai ouvert le réservoir et j'aperçois une assez bonne quantité de gasoil dans le machin. 

Et aussi un peu de saleté

Il faudrait shunter tout le bordel et alimenter le moteur via un jerrican. 

Beuh ! j'sais pô bien faire! 

Génial, l'ami René, qui hiverne au même chantier que nous est dans le mouillage car il vient de partir pour sa navigation d'automne avec plsin de monde à bord! 

Il est dispo jusuq'à 14heures. Ensuite il repart avec son équipage. 

Et il est super fort en mécanique! 

Il vient à bord. Le diagnostic est immédiat. Le gasoil n'arrive plus dans la pompe à injection !

Il faut effectivement passer par un jerrican.

Le problème, c'est que, sur Troll, dans les temps anciens, il y avait :

1- un générateur diesel in board

2- un chauffage diesel

Et tous les toyos sont encore en place ! 

on se fait ch... comme c'est pas permis pour identifier les ceuzes qui rentrent et les ceuzes qui sortent. 

Enfin, on a tout identifié. 

Y'a plus qu'à sortir les jerricans et demander à Mario de bien vouloir nous emmener chercher du gasoil. Ce qu'il fait, bien sûr, car ce type est trop gentil. 

On passe ensuite la délicieuse soirée à la taverna, narrée juste au dessus. 

Et pis on fait un gros dodo.

Le lendemain, je démarre le berlingot sans problème. 

Il y a moins de vent, c'est chouette !

Au bout de quelques minutes, mi heure, Françoise me dit " tu devrais aller voir comment ça se passe en bas" !

Je suis tellement content que je répond, serein "Ouais, faudrait y aller, on me bourrant la première pipe de la journée et en baillant aux corneilles qui, du reste, sont plutôt des goélands, dans le secteur". 

Une demi-heure aprés, je consens enfin à bouger mon cul. 

Le jerrican est vide. 

Au 3/4 ! 

Je fait le calcul : j'ai 40 litres en bidon. J'ai 20 milles à faire. 

En moins d'une heure et moins de 5 milles, j'ai consommé 15 litres ! Ca va pas le faire! 

Y'a une couille dans le fromage ( je ne suis pas très "potage"!) 

J'appelle aussitôt mes mécaniciens perso: les inénarables DEBER: " T'as mis un retour au jerrican?"

Je réponds aussitôt : " et ta soeur, elle en a du retour, ta soeur?" parce que j'aime pas qu'on me provoque avec des arguments gratuits!

Et je fais demi-tour, passk'en fait, j'en ai pas mis, de retour ! Or, 70% du gasoil est imbrulé et doit retourner au jérrican. Et là, ça retourne...au réservoir! 

On arrive le jerrican presqu'à sec et on mouille au même endroit pour la troisième fois.

A l'aide des copains, que je me demande pourquoi y sont pas au gouvernement tellement ils sont indispensable à ma nation, j'installe le fameux toyo de retour. 

Le reste est anecdotique puisque le temps de l'écrire, on est devant le chantier. La remorque est prête et moins, d'une heure plus tard, on est au sec. 

OUF ! 

Vous croyez qu'à partir de là, le voyage vers la France en général, et l'Auvergne en particulier ira de soi?

Vous oubliez juste que vous êtes sur le petit monde de Troll !

Et qu'ici, RIEN ne se passe normalement.

A tout bientôt! 


O tempora ô mores !


Oui, je sais, j'ai pris mon temps ! Tellement de temps, d'ailleurs, que j'ai commencé à me faire  "mail-lement"enguirlander ! Il est vrai que je ne vous ai guère habitués, chers Trollonautes, à de tels pauses dans mes mises à jour... mais les choses sont telles que, pour un site dédié à notre voyage en bateau, il est un difficile, en étant 6 mois à terre de faire vivre le "truc" sans vous narrer des machins qui n'ont d'intérêt que pour ceux qui les vivent en notre compagnie. 
Du coup, j'accumule les photos perso en me disant " a quoi bon les partager, elles ne sont pas dans le "répertoire! " 
Et je ne parviens pas à m'installer derrière l'écran pour résumer les semaines. 
Du coup, je reviens en arrière, comme prévu il y a un mois, pour vous raconter le parcours "chantier>>>Auvergne"

Au chantier

On s'est dépaché de dégréer le bateau, de nettoyer le réservoir de gasoil, de dessiner consciencieusement, sur son couvercle, les deux nouvelles trappes de visite qui seront découpées en notre absence, afin d'en parfaire l'accés. 

Nouveauté : Pendant cette semaine, on a abandonné "notre" caravane, pour emménager dans "notre" camping-car ( dont les proprios sont nos indeffectiles et  tellement généreux amis Civita et Mauro:


Le bateau en ordre, on s'est un peu occupé de Corbi ( notre belle citroën, à gauche sur la photo au-dessus) : Changement de la vanne EGR , vidange et filtres. 

Ensuite, vendredi 22 et samedi 23 septembre, ce fut le bordel habituel du ferry Patras > Ancône, avec un monde fou, un bateau très sale, et les deux heures d'attente pour débarquer sans aucune explication, puis, la nuit sur une aire d'autoroute du coté de Parme....

Jusque là, tout allait bien. On a fait nos presque mille bornes jusqu'à Salernes et nos chers amis Laure et Francis. Deux soirées et journées superbes en leur compagnie. 

Puis, on a pris la route pour Uzès, le  26 septembre; où nous devions retrouver nos grands amis "FREDOM" (pour Frédérique et Dominique) et poser nos bagages chez eux avant d'aller chez mon papa....

Ben à partir de là, ça n'a pas été tout seul ! 

Tomber en panne à La Roque d'Anthéron

Voilà. C'est le matin. Il fait beau. Très beau. Tu vas super bien. La route est belle et tu "cruise-control" tranquille au volant de ta limousine de luxe récemment révisée. 
T'écoutes France-Culture sur ton autoradio JBL dans le silence de ta caisse de riche, parce que t'es quand même pas la moitié d'un con. 
Il te reste une centaine de kilomètres avant de te gaver de l'amitié et des bons petits plats des FREDOM à Uzès( alors que, notons-le au passage, tu n'as pas encore achevé la digestion du gavage de l'amitié et des bons petits plats des GROSJEAN à Salernes!) 
Quand, soudainement, aussi soudaienement que l'on est passé, au mois de mai,  d'un président ridicule à un président radical ( admirez l'alitération, mais pas le président!) votre moteur, que vous entendiez si peu, s'éteint. 
Comme ça. 
Pouf!
Comme la boygie soufflée sur le gâteau d'anniversaire
Sans prévenir. 
Plus rien
A pus les 136 cv din ! 
La grève, quoi. 
Sans préavis ( salaud de syndicat des chevaux vapeur!) 
Toujours le silence, certes, seulement troublé par le bruit de roulement des pneux "toutes saisons" qui, soudain, sont les seuls à faire du bruit. 
Plus rien. Même pas France Culture puisque tu viens de couper l'autoradion. 
Du coté du moteur, nada. 
Là, vous avisez votre épouse de la chose : " Bibiche, le moteur est arrété et pas nous ! Et comme tout est hydraulique sur la belle tuture, j'ai plus de moteur, plus de direction assistée et plus de frein ! " (j'ajouterais bien "et plus de cruise control", mais, en l'occurence, cela n'a plus beaucoup d'utilité, le cruise-control...) 
Et vous surenchérissez, docte et solennel, devant le paysage désolé qui vous entoure et  cette compétence mécanique qui vous caractérise si bien  : 
"Ah ben la, c'est vraiment le merdier ! "

La suite dans quelques instants ( qui , comme chacun le sait et le redoute, peuvent durer des jours ! méfiance!) 

..........


Je suis bon Prince, vous n'aurez même pas patienté 24 heures ! 

Donc, nous roulons, au deça de la vitesse autorisée, mûs par la seule force combinée de la gravité et de l'énergie cinétique, comme le dirait un scientifique de renom, dont j'ai oublié le patronyme, 

ou, si vous préférez,  on roule...euh... sur notre..euh... élan, comme dirait François Bayrou, d'aprés ceux qui savent l'imiter. 


J'avise, fin comme je suis, un parking en terre en contrebas, face à un marchand de légumes intinérant et vraisemblement affable. 

Donc on s'immobilise naturellement dans la poussière écrasée de soleil. 

Je cours chez le Primeur afin de m'enquérir, s'il vous plait, d'un mécanicien à proximité !!

"Oh vé, à proximité, comme vous y allez ! Y'a rien là, Monsieur! "A des kilomètres oui, y' un garage ! Mais là, c'est fermé! " qu'il me dit, avec le petit brin de commisération qui va bien à propos de notre situation quasi désespérée. 

Il faut dire qu'il est midi et demi et, qu'en france, on ne mécanique pas aux heures des repas. 

Je décide quand même de changer de quidam et je m'adresse à la maison voisine dont le couple occupant est en train de vider les courses depuis la R19.

La réponse ne varie guère, si ce n'est que j'apprends que nous sommes à 5 km de La Roque D'Anthéron, et que, "là-bas, y'a des garages, mais que c'est fermé jusqu'à deux heures! ", ce qui ne m'apprend rien puisque le monsieur des fruits et légumes m'avait déjà apporté l'information.

Je demande si je peux me connecter à internet afin de pouvoir les appeler dès deux heures. 

le monsieur appelle sa femme : " Oh, Solange, donne ton portable à Monsieur qu'il aille sur l'internet trouver les garages!" 

Adorable couple puisque, deux mn plus tard, à l'aide du portable de Solange,  j'ai noté les numéros de deux garages dans le bled sus mentionné. 

je retourne ensuite dans la C5, histoire d'attendre l'heure de se faire remorquer. 

Et puis, quasi pour rire, presque machinalement, je tourne la clé de contact dans le nieman...et la citron démarre ! 

Chouette ! Quelle surprise ! 

Allez, hop, cap sur la capitale du coin : La Roque d'Anthéron ! 


La Roque d'Anthéron

Enfin, presque. 

parce qu'on est retombés en panne au bout de deux kilomètres à peine ! 

Et comme y'en a 5 à faire, nous revoilà sur le bas-coté ! 

C'est pas que je suis inquiet, mais là, je me demande bien à quelle sauce on est en train d'être mangé ! 

Encouragé par l'épisode précédent et par mon "sens mécanique", je dis à ma chère et tendre : " Ne te tracasse pas, chérie ! "( oui dans les cas désespérés, je l'appelle "cherie"!) . " On va attendre 5 mn, et pis, elle va redémarrer! C'est sûr et certain ! "

Et bien, vous me croirez si vous voulez, mais, au bout de 4mn (on avait remis France Culture, pour patienter, mais c'était chiant, alors j'ai pas tenu 5 mn!)...

...au bout de 4 mn, donc, je tourne la clé de contact, et hop....elle a redémarré ! 

Si si ! 

Je sais, vous êtes un peu déçus ! 

Mais que voulez vous que j'y fasse ! Elle a redémarré pour, et c'est un progrès, environ 2km ! Ce qui nous a permis de retomber en panne, juste devant un garage ! 

Le monsieur était là, en plus ! A une heure de l'aprés midi ! Un miracle ! 

Je bondis de toute la vigueur de mes 60 ans...

Je bondis donc, avec toute la vigueur qui me reste pour héler le monsieur qui n'est même pas en salopette ! " Ah mais, c'est que je sui spas ouvert. Là, je prends juste des papiers et je m'en vais!  je rouvre demain ! "  qu'il me dit, le Monsieur ! 

Là, j'ai pris mon air de boxer malheureux ( ça marche à tous les coups!) " Tudieu, vous n'allez quand même point, mon cher Monsieur,  nous laisser dansa l'embarras, dans  cette magnifique avenue qui jouxte votre établissement ! " me suis-je exclamé en parlant pointu car, en province, j'aime bien parler rupin ! 

De plus, ma limousine avait une furieuse tendance à la bloquer, l'avenue principale de La Roque d'Anthéron ! 

Il a eu pitié ! 

Il a regardé vite fait. 

Puis le diagnostic est tombé : " C'est la pompe d'aspiration du réservoir qui ne fonctionne plus" ! mais je peux pas vous dépanner avant demain. Faut que j'y aille!" Allez voir le garage à 2 km, peut-être il pourront vous dépanner! "

On a donc "renewmané "  l'automobile qui a redémarré puis est retombée en panne au garage voisin ( En fait, c'est faux. Elle est allée jusqu'au garage sans encombre mais c'est plus amusant si elle est retombée en panne là-bas! ) 

Le garage était fermé. On a attendu. 

Puis il a ouvert. 
Le mécano était très gentil. Tout propre! 

Il a même pas ouvert le capot. Il a juste branché son PC sur l'autoet tapé sur le clavier avec ses doigts sans aucune trace de cambouis! 

Je lui ai dit : " Votre métier a bien changé, mon brave! "

Il m'a répondu : " M'en parlez pas ! On ne répare plus rien, on jette! "

Là, je l'avoue, 

Je fus saisi tantôt d'un grand frisson de peur 

Que je sentis frémir sur mon échine de porc!  

(Peur/Porc, rime approximative, mais riche! ) 

C'est que je voulais pas qu'il la jette, moi, la Corbi ! On vient de l'avoir, Monsieur ! On veut pas la poubeller! 

Aprsè un silence lourd de menace, la sentence toba des lévres de l'ingénieur, comme un fruit trop mûr de l'arbre de la connaisssance : "Trouvé ! C'est le capteur de position de vilebrequin qui est en panne! "

 "Le capteur de position de vilebrequin ? Késako ? "

 "C'est un bordel de capteur qu'on trouve sur tous les diesels modernes ! ça se démagnétise, en quelque sorte. Et pis là, ça bloque tout ! Mais c'est pas une pièce chère et c'est pas trop compliqué à changer ! "

"Chouette ! Et bien changez le, on attend! "

"Ah ben voui, mais je l'ai pas moi ! Faut que je le commnande ! "

Ensuite il a passé des coups de fils et nous a dit que ce serait prêt demain à midi . 

Du coup, il fallait bien passer l'aprem, la soirée et la nuit à la Rioche d'Anthéron. 

On allait pas la passer dans le garage. 

Alors on est retourné sur internet avec la patronne du garage ( adorable) qui a trouvé à nous loger. 

Et voilà comment on s'est retrouvés à passer la nuit dans l'hotel 3 étoiles local, 3 étoiles parce que c'était le seul hotel, que les campings étaient  fermés. 

Bon, ben ça ira bien pour aujourd'hui.  J'arrête là!

Bisous les Trollonautes !