Cocasseries Maritimes

Là où l'on démontre que les trolliens, ensemble ou séparément sont parfois des andouilles de première catégorie! 



Et le chien?

Juillet 2009:
L'autre jour, nous sommes partis du quai de Néo-Klima en oubliant d'enlever la garde...et en oubliant aussi Thalio!

Tout ceci devant les yeux de notre copain d'Anak!!!! A ma décharge, il y avait 30 personnes (bon, j'exagère un poil!) qui voulaient aider au départ de TROLL. Tout ce petit monde parlait en même temps...Impossible pour moi de me faire entendre...Du coup, au lieu de prendre mon temps, comme je le fais d'habitude, j'ai omis de vérifier que tout était clair..et PAF!
Ridicules, on était, moteur à fond et attaché au quai par notre petite garde...!!! Marche arrière toute et José nous a passé le pauvre Thalio qui nous regardait partir les yeux effarés.....



Averell

2 Aout 2009 :
En remontant depuis la plate-forme à l'arrière de TROLL, j'ai saisi à pleine main le palan d'artimon pour hisser mes 100kg sur le pont...
Impeccable! Je suis bien remonté, "avec la souplesse féline du petit oiseau qu'on appelle le cochon! " (dicton paternel)

Juste un détail....

Une fois, sur le pont, la bôme d'artimon, ayant parfaitement suivi le mouvement m'a assez bien assommé! 8-0
Comme disait un certain Jacques C. après avoir dissous l'assemblée: " Quel con, mais quel con!"

Vous pouvez rire et vous moquer! C'est tout ce que je mérite! ;-)

PS: Mon vrai nom est Averell Dalton....



Une bonne baignade, à Loutraki....

Aout 2009 :
J'aurais beaucoup affirmé, dans ces colonnes, à quel point la Grèce est un pays de liberté et de respect. Et à quel point l'accueil peut y être chaleureux, y compris de la part des autorités.

Pourtant, l'épisode qui va suivre va vous ramener 40 ans en arrière, à l'époque de Louis de Funès et du célèbre « Gendarme de Saint Tropez » !

Imaginez le port de Loutraki, sur l'île de Skopelos : Un très très grand bassin, avec au premier plan, le port lui-même, la capitainerie, puis le petit bassin de plaisance, puis, le terminal des ferries et, là-bas, très loin, tout au fond, à plus de 500 mètres, la digue qui ferme le bassin. Troll y a jeté l'ancre, puisque cet endroit fait partie des mouillages recommandés par les guides. Ici, nous sommes loin de toute agitation et de toute habitation. Les seuls voisins sont ceux qui, comme nous, ont choisi une nuit au calme, sans bruit et sans roulis. Nous y sommes depuis trois jours, après y être passé la semaine dernière avec notre « smala » d'amis lyonnais!

Voici un petit cliché pour aider votre cervelet à former des images, fatigués qu'il doit être par la vision répétée à l'infini, des imbécillités télévisuelles :

Gardez les proportions en tête, c'est important pour bien goûter la suite.

L'eau étant, à cet endroit, excellente et belle, nous nous y sommes copieusement immergés, seuls ou avec les copains, avec ou sans maillot, du lever au coucher du soleil ; les parties de « Nanneau » avec Thalio y furent, comme ailleurs, passionnées et acharnées.

Hier, en fin d'après-midi, nous sommes seuls, le cul du bateau face à la digue. Devant nous, loin à notre nord ouest, un voilier bleu marine tire tranquillement sur son ancre.

Il fait chaud et le vent léger ne suffit pas à nous rafraîchir. Nous décidons donc d'effectuer une petite baignade supplémentaire, juste derrière notre bateau. Pas de maillots puisqu'il n'a y a pas âme qui vive et que c'est ‘achté plus agréable à 'oilpé quand même !

Et les Trolliens au grand complet d'aller au jus, Nanneau à la main pour jouer avec le mousse à 4 pattes. Une minute se passent, peut-être deux. ..Un gros ferry se prépare à entrer dans le port… Nous n'y prêtons guère attention ; il passe si loin de nous…300 mètres peut-être !

Soudain, nous constatons que le voilier bleu se fait accoster par le gros Zodiac de la capitainerie de port ! Il faut dire qu'il a mouillé moins à l'intérieur que nous. D'autres ont mouillés auparavant encore plus près de l'entrée sans que personne ne hurle, mais bon..) Nous comprenons, sans rien entendre, naturellement, qu'ils lui demandent de dégager…

Nous regardons cela d'un œil seulement l'autre étant occupé à surveiller Thalio tentant de récupérer son anneau en plastique rouge. De plus, 20 ferries sont entrés depuis que nous mouillons là et nous sommes très très à l'intérieur du bassin…donc, pas d'inquiétude, aucune mauvaise conscience !

Pourtant, après en avoir terminé avec le joli voilier bleu, le Zodiac, avec à bord un pilote et un type en blanc, pique droit sur nous !

Je n'ai véritablement aucune crainte. Aussi je les accueille avec mon plus grand sourire…Eux ne sourient guère….surtout l'immaculé, qui nous assassine proprement du regard… J'écris la suite en Français, mais elle s'effectue en fait dans un savant mélange d'anglais, de français et des quelques mots de grec que nous connaissons.

  • Moi : Bonjour, messieurs. Y a t il un problème avec notre position ?
  • L'immaculé, littéralement fou de rage et vociférant : Votre chien est dans l'eau. C'est INTERDIT, vous m'entendez INTERDIT !!! Et c'est interdit de se baigner ici !

Bizarre, autour de nous, tous les équipages au mouillage se baignent, y compris les grecs. J'avais bien envie de lui dire, mais Françoise m'arrête d'un geste : Elle vient de reconnaitre le bouledogue à l'uniforme blanc : C'est celui qui est venu il y a trois semaines au pied de la passerelle de Troll et qui nous a menacé d'expulsion, d'amende et de confiscation canine à Néo Klima parce que Thalio a joué quelques minutes au foot avec des enfants grecs…sur la plage.
Du reste, depuis, parce que nous sommes rigoureux et respectueux, Thalio n'a pas posé les pattes sur une plage à moins de 200mètres d'un estivant. Bon, les plages publiques sont interdites aux chiens, pas de problème, mais là, nous sommes en eau libre et à deux mètres de notre bateau….

Pourtant, l'Immaculé s'agite et nous gueule dessus comme si nous étions des enfants pris en faute…A ce point du récit, nous l'appellerons « Sergent Hartman », en référence au nom du petit gradé complètement taré du film de Kubrick « Full métal jacket » !

Et je vous assure qu'à coté du notre, celui-là était proche de l' agneau..

Revenons donc, à notre petite conversation :

Je tente un petit : « Ah, désolé ,vraiment, mais, nous ne sommes pas sur une plage et… »

Il me coupe en hurlant .

  • Sergent Hartman : Foutez le camp de MON port Immédiatement, vous m'entendez ! SORTEZ !
  • Moi : Ok,ok! Iinutile de hurler ne vous fâchez pas, nous allons partir. Nous sommes désolés ! On s'en va !

En fait, je ne veux pas trop discuter avec ce type, d'une part parce qu'il nous fout quand même un petit peu les jetons et que, d'autre part, notre pote Maurice nous a prévenu que c'est souvent inutile avec les autorités grecques , voire que, parfois, cela dégrade un peu plus la situation.

Du coup, on acquiesce en baissant les yeux..et on attend qu'il s'en aille pour sortir de l'eau….

Eh oui, car, rappelons-le pour les inattentifs (et y'en a !) : Nous sommes à poil dans la flotte, les mains pudiquement posées autour de ce que nous avons à environ, à cet instant précis, 1m de profondeur et entre les jambes !

Et ce satané Zodiac qui stationne obstinément à moins de 3 mètres de nous…

Fatalement, comme nous obtempérons pas, le Sergent Hartman en cherche la raison, tout en continuant à nous crier dessus. Puis, soudain, il comprend ….

On croyait que jusqu'à présent, il criait le Sergent…Que nenni, c'était des amuse-gueules, des hors d'œuvres pour les délicats des esgourdes ! Il parlait juste d'une manière un peu soutenue !

Maintenant, il hurle vraiment ! On doit l'entendre jusqu'à Athènes .

- Sergent Hartman : Mais vous êtes nus ! Et votre femme aussi! C'est INTERDIT ! Foutez le camp ! Dégagez ! Tout le monde peut vous voir ! Ça va vous couter un max ! Je vais vous faire expulser !

Il est blême et rouge à la fois ! On a l'impression qu'il va en faire une attaque En même temps, on le souhaite, pour que ce bruit de Boeing au décollage s'interrompe une seconde !

J'essaye brièvement de lui faire remarquer qu'en dehors de lui et de son acolyte (extrêmement silencieux le gars, du reste…Ceci dit, quand bien même il l'ouvrirait, on ne l'entendrait pas)…

…..de lui faire remarquer, donc, qu'en dehors de lui et de son acolyte, donc, il n'y a rigoureusement personne à moins de 500 mètres et que nous sommes juste derrière notre bateau, et en plus, totalement dans l'eau !

Il monte encore d'un ton ! On ne savait pas que c'était possible, on va appeler le livre GUINESS des Records car c'est une performance tout à fait remarquable. On ne s'est jamais, je crois bien, fait engueuler comme ça de toute notre vie !

Impossible d'en placer une ! Impossible de se justifier et…impossible de sortir de l'eau tant qu'il est là…

Or, il ne semble pas du tout pressé de partir. Non, il a encore du souffle dans le gosier, le gazier ! Ça vibre fort du coté des cordes vocales !

Pourtant, à crier de la sorte, il devrait déjà avoir fait au moins une crise d'épilepsie, une petite rupture d'anévrisme ou, bêtement, une simple crise cardiaque, mais pas du tout! Il continue, véritable exploit de constance et d'endurance, de nous submerger de sa rage écumante, dans toutes les langues et dont il ressort, en substance que nous serions des délinquants pervers et exhibitionnistes et que, de plus, notre chien est dans l'eau et qu'il nous l'avait déjà dit et que l'on est donc, pervers, exhibitionnistes ET désobéissants ! ( vous le comprenez, maintenant, le rapport avec le « gendarme de Saint Tropez » ?)

Je lui aurais bien dit que c'était la deuxième fois que l'on venait à Loutraki et bien la vingtième que l'on se baignait, avec le chien, et aussi à poil que lui..J'aurais même bien ajouté « Faut te calmer, Toto, parce que là t'es en surchauffe, tu vas finir par claquer une durite"!mais quelque chose, la lâcheté peut-être, me susurrait que ce n'était pas vraiment exactement le bon moment !

Du reste, ça continue, ça tombe comme à Gravelotte : Il nous menace d'expulsion, d'importantes amendes…mais ne s'en va pas, comme s'il avait un sabot de Denver sur son hélice ! De notre coté, on répond par monosyllabes, approuvant tout ! « ok, pardon, milles excuses, ok, désolés, on va partir immédiatement, désolé !!! »

On a surtout envie qu'il se casse et qu'il arrête de nous vomir sa haine de petit chef à la figure….

Thalio, de son coté, est remonté dans notre annexe, et proteste à grand coups d'aboiements lui qui n'aboie jamais ! Il doit ressentir comme une légère tension chez ses maitres ou une tentative d'agression caractérisée chez le Sergent ! Bref, il se manifeste, mais à coté du volume sonore de l'autre, ses « Ouah, ouah » sont un tantinet fluets !

Quand à son jeune acolyte au gradé, pendant tout ce temps, il n'a pas ouvert une seule fois la bouche. Sans doute devait-il avoir des boules Quiès et chantait-il du Demis Roussos dans sa tête afin de survivre à l'évènement… Enfin, je lui souhaite d'en avoir des boules Quiès puisqu'il bosse avec Hartman toute la journée ! Il a seulement l'air un peu gêné, avec un petit sourire sur le visage. Sans doute attendait-il patiemment lui aussi, l'ordre de partir…

Soudain, on ne sait pas pourquoi, c'est fini! Le Zodiac se met en branle ! Il a fini par venir l'ordre de rentrer au bercail ! ENFIN ! Ouf, on commençait à avoir des poussées d'algues entre les orteils à force de tremper…

Enfin entre-nous, on se regarde Françoise et moi, effarés, assommés ! Hartman est resté tellement longtemps qu'on a une folle envie de rire à l'idée qu'en fait, il « matait » Françoise dans l'eau ou, pire…moi !!!!

Une fois rhabillé et remis de nos émotions, je décide bravement d'aller à la capitainerie afin d'essayer d'avoir une petite et plus calme conversation avec cet adorable représentant de la force publique ! Oh, pas pour lui demander de cesser de mater ma gonzesse, non ! Juste pour faire la paix et, une nouvelle fois, acte de contrition, en me frappant la poitrine, et puis aussi tenter de lui dire, les yeux dans les yeux, que nous ne sommes pas des voyous non plus !

Je me rends donc, habillé de la tête aux pieds, je ne suis pas suicidaire, au bureau du monsieur. J'y suis accueilli par le jeune homme qui l'accompagnait dans le Zodiac. Il me fait un sourire très chaleureux, genre : « Ne vous inquiétez pas, mon chef est totalement timbré ! »

Avant d'entrer, je jette un coup d'œil du coté de Troll. D'ici, il a à peine la taille d'un raisin de Corinthe! Evidemment qu'il n'a même pas vu si on était à l'eau ou non ! On n'a vraiment pas eu de bol qu'il vienne faire à cet instant précis, dégager le bateau bleu….

Je demande à Hartman, toujours aussi souriant, (il est adorable, j'en mangerais !) si je peux lui parler calmement une minute ! Il me fusille littéralement du regard et me dis : « je vous écoute » !

  • Moi : Nous sommes désolés, hein ! Mais, là où nous se trouvait notre bateau, nous étions absolument seuls et hors de la vue de quiconque. De plus, nous étions dans l'eau. Enfin, nous pensions être au mouillage et pas dans le port lui-même »
  • Hartman : Les gens vous observent à la jumelle !
  • Moi : Quoi ? Bien sur que non, il n'y a même pas de maison alentour !
  • Hartman : Partout, les gens regardent à la jumelle.

J'aurais bien dit qu'il fait déjà de bonnes jumelles pour nous voir de si loin et AU TRAVERS de Troll, puisque nous sommes derrière, mais, je n'insiste pas car, effectivement, il est un peu cinglé ce type…

Il continue !

  • Hartman : Votre femme était nue ! Et je ne veux pas savoir si c'est votre femme, votre amie, votre maitresse ou votre sœur !

Là, Je lui aurais répondu qu'en fait, c'était ma mère, juste pour voir la tronche qu'il aurait fait, mais je me contente d'un pitoyable et sempiternel : Ok, chef, on ne le fera plus !

  • Hartman : Cela ne suffit pas, il faut le promettre ! Sinon, amendes !
  • Moi : On promet ! Vous savez chef, nous ne sommes pas de mauvaises personnes, pas des voyous ! Nous sommes en Grèce depuis un an et nous n'avons jamais eu le moindre problème
  • Hartman : Vous êtes un menteur, vous avez forcément eu des problèmes avec le chien et le fait de se baigner nu ! Vous mentez !

Bon, à ce stade, je n'insiste pas et je promet tout ce qu'il veut pourvu qu'il nous foute la paix ! et j'ajoute qu'il va être tranquille maintenant et qu'on s'en va !

Et là,il me répond :

  • Hartman : NAN ! Vous restez dans le port et vous pouvez vous baigner mais habillés et SANS LE CHIEN !

Ah bon ? Ce n'est plus interdit de se baigner alors ? me dis-je dans mon fors intérieur parce que ce n'est pas la peine de jeter de l'essence sur le foyer de la colère..C'est…Incroyable ! Ça sent « Surprise sur prise » ou quoi ?

Et il ajoute :

  • Hartman : Et, en attendant, je garde les photos !

Hein, quoi, quelles photos ? J'en reste comme deux ronds de flanc !

Il a donc pris des photos, ce cochon ?

  • Hartman : Oui, j'ai des photos !

Bien sur que non ! Mais ça doit lui plaire d'affirmer qu'il a des preuves de « l'objet du délit » !

En fait, je commence à percevoir distinctement que cet abus de pouvoir est en grande partie du bluff, de l'esbroufe, de l'épate ! J'ai l'idée de lui demander de me les montrer quand je réalise que c'est impossible, que notre bateau est beaucoup beaucoup trop loin et que, de plus, derrière le bateau, nous étions totalement invisibles ! Je pense que tout cela commence à suffire et je m'apprête à prendre congé quand Hartman me dit cette dernière chose ( tenez vous bien !) :

Hartman : Vous avez mangé de l'oignon hier soir?

Moi ( stupéfait !) : Euh…hein, pardon?

Hartman : Je vous demande si vous avez mangé de l'oignon hier soir?

Moi ( toujours stupéfait !) : Euh…non, je ne crois pas, attendez je réfléchis à ce que j'ai mangé...

Hartman : Du tsatsiki alors ?

, Moi (comprenant, et avec une irrésistible envie de rire) : Euh…non, non ! Et, en joignant le geste à la parole, je dis: Pourquoi je pue de la bouche ?

Hartman : Oui, vous sentez l'oignon, monsieur ! et il recule !

Ouh-là, je dois sentir bien fort alors ! Pourtant je sors de l'eau ! J'y ai même séjourné un bon moment….

Alors là, vite, vite, j'ai bredouillé un « désolé » et un « au-revoir » rapide afin d'arriver fissa-fissa à notre annexe et hors de la vue du type pour enfin pouvoir éclater de rire tout mon saoul avant d'aller raconter ça à ma copine, amante et néanmoins épouse exhibitionniste !

Précisons, et restons-en là, à l'intention de ceux qui désapprouvent le nudisme, qu'en ce qui nous concerne il ne s'agit point de nudisme puisque nous n'étions "zizis à l'air libre" qu'entre le haut et le bas de notre passerelle, soit environ deux fois 5secondes lors de l'entrée et de la sortie de l'eau!
On est loin du "lézardage" sur une plage, non?

Sinon, elle est pas belle la vie à notre bord????

Allez, à bientôt et à poil pour de nouvelles aventures à bord de Troll!



Vidange tardive


(titre en forme de clin d'oeil à Jacques et Brigitte, à qui je fais cet odieux emprunt, mais tellement adapté!) !


Petit récit plein d'huile et de surprises

Aout 2010.
Nous sommes sur le continent, à Pirgadikia, dans le nord de la mer Egée, à 10 milles de Dhiaporos

**Récit: P

Il me fallait d'urgence de l'huile moteur "synthétique de HAUTE QUALITE" (ordre de José) pour mettre à la place de la vieille dans notre joli SOLE, et un filtre à huile neuf.
Nous voilà partis à pied et avec la charrette pleine de jerricans vides, au-dessus de PIRGADIKIA. La station est à 500mètres, dixit le panneau au carrefour.

Il fait chaud, très chaud, trop chaud, et le vent d'Est qui nous a si allègrement amenés jusqu'ici ne souffle pas sur l'asphalte, qui, par conséquent, joue au barbecue pendant qu'on joue à la saucisse grillée!

On monte, on dégouline!

700mètres plus tard ( au moins), pas de station en vue, mais je sais qu'elle est sur cette route, je suis passé devant en taxi, il y a 10 jours.
Et ça monte encore....toujours plus près du soleil !
Françoise n'ayant guère envie de jouer à Icare me dit : " Euh...mon amour ( toujours mauvais signe ça, le "mon amour!") ça ne te dérange pas trop si tu finis tout seul ? "

Evidemment, ça ne me dérange pas! Pourquoi mourir à deux quand l'un peut survivre! Et puis Thalio est en convalescence, la langue raclant le bitume...

" A tout à l'heure...peut-être!"
Me voici seul sur la route brûlante, la sueur me pique les yeux, je ahanne, je gémis, je clamse....

Non, car je vois la station, là-bas, dans la lueur vacillante des brumes de chaleur! OUF et YOUPI!

Je fais donc encore les 500 bons mètres et j'arrive à la station AVIN !
Devant la station deux vieux grecs assis, avec un jeune grec !

Et un panneau, en grec.
Malgré mes faibles connaissances en grec, je compris vite : PLUS D'ESSENCE !
Nooooooooooon ???? SI !

Tant pis, je vais au moins avoir de l'huile !
J'explique donc, comme je peux (pas un mot d'anglais les 3 !) que je veux de " de l'huile synthétique et deux filtres à huile, comme celui-ci ! (que j'ai démonté et que je leur présente, tel le graal, mais dégoulinant d'huile noire) "

"Né, né!", me disent-ils en choeur (oui, oui) en m'offrant un verre d'eau fraîche ( la pitié, sans doute, devant mon visage décomposé et rouge..)
Alors, " SYNTHETIQUE ", pas facile à expliquer ! On passe un bon ¼ d'heure dans les bidons, c'est écrit en grec, et je finis par trouver un bidon d'AVIN 10W40 FULL SYNTHETIC…à 59€ ! Gloups!
Bon je le prends, plus 1 autre à 15€ le litre… c'est du 5W40, mais il n'y a que ça…
Et ils me trouvent deux filtres. Total 89€ ! Je veux payer par carte : " ochi card " ! J'aurais du m'en douter ! je sors donc 100roros, ils me rendent 10 ! Normal, l'arrondi est pour eux. En grèce, ça marche dans les deux sens, l'arrondi! Bon c'est cher, mais ils sont très gentils et j'ai mon matos, alors...

Je me prépare à repartir quand ils me font signe que non. Ils me montrent leur voiture, la malle ouverte!
Je comprends que le vieux veut m'emmener dans une autre station pour l'essence. Je n'en reviens pas ! Tant de gentillesse !
Je parviens à demander " combien de km/€ ? " réponse " Dio ! " (deux, km, €?), qu'importe, ça a l'air tout près..en voiture!)

Youpi me fais-je en mon for intérieur !
Et nous voila partis…pour 15km au moins ! Et à haute vitesse...je me cramponne un poil....

Enfin arrivés dans l'autre station AVIN, une petite fille, drivée par mon grec, me remplit mes bidons pour 33€.
Je me prépare à payer quand mon grec fait signe à la petite de mettre de l'essence dans sa voiture…Je comprends vite que le service ne va pas être gratuit ! et BINGO, 15€ de carburant il met dans sa caisse le vieux mec ! Elle doit consommer du 40l/100 sa bagnole, minimum !

L'ensemble de l'opération nous aura coûté un max, même s'il m'a ramené au village direct. Gentil...mais pas désintéressé!
Françoise a trouvé que j'avais été long! Mais le récit l'a bien fait rire...José aussi..Alors, pas de raison que ça ne vous amuse pas aussi!

Le filtre est changé ! La vidange est faite, avec 4litres de 10W40 et ½ de 5W4O " SYN-THE-TIC ", comme mon José me l'a prescrit !

Et je bois de l'ouzo, en quantité, pour me réhydrater....



Petit argumentaire à l'usage de ceux qui sont au mouillage depuis (trop) longtemps et qui trouvent toutes les (mauvaises) raisons pour ne pas lever l'ancre

Voilà la situation de départ :
Vous êtes pioché dans un endroit sympa, totalement protégé de tous les vents, avec du temps devant vous. Certes, ce n'est pas le lagon bleu « comme tes yeux » ni la plage de sable tellement fin que la salière semble distiller du gravier, mais, vous êtes « bien » .
Le fond, c'est de la vase type « aspirateur d'ancre ». ça peut souffler d'où ça veut, comme ça veut, ça tiendra!
Vous vous êtes mis là parce qu'il y a avait un petit coup d'ouest à l'île d'en face et que, de toute façon, « vous aviez des courses à faire ». En résumé, vous êtes déjà tanké là, depuis jours et la seule chose que vous consommez à outrance, c'est l'ouzo !
Tous les jours, vous vous dites que vous « pourriez bouger », MAIS :-1 : Le mouillage où vous vouliez aller est justement, d'après la météo, exposé au vent de cette nuit

  • 2 : Le mouillage alternatif auquel vous aviez pensé sera exposé au vent de la nuit de demain
  • 3 : Evidemment, vous pourriez aller de l'un à l'autre, mais à quoi bon, puisqu'ils sont si proches.
  • 4 : De toute façon, va venir tout bientôt le moment où il va falloir refaire des courses.
  • 5 : Et puis un batô-copain vient d'arriver pour vous voir, vous ne pouvez pas les laisser en plan
  • 6 : Et puis, vous avez, dans le désordre : un peu mal au dos, le sentiment que le rhume est en train de monter, des crampes dans les pieds, des bouffées de chaleur, le tout annonçant sans aucun doute que si vous bougez, vous regretterez la proximité de la pharmacie du mouillage impeccable que vous venez, à tort, de quitter.
  • 7 : En plus, il va pleuvoir. Certes, pas fort, mais quand même
  • 8 : Oui on a une timonerie intérieure, mais bon.
  • 8bis : De plus, je fais ce que je veux et je t'emme.de !
  • 9 : Et puis, y a pas de vent. Autant attendre qu'il se lève !
  • 10 : Le vent s'est levé, mais trop. Pas chaud pour aller se faire secouer alors qu'ici on est tellement "à plat"

Le temps de se poser ces dix premières questions, y'a plus d'ouzo, faut aller faire les courses.

  • 11 : C'est à qui de recevoir qui ce soir avec le batô-copain, déjà ?
  • 12 : J'ai faim, moi. On en reparle après la bouffe, d'accord ?

13- De toute façon, le baromètre joue au yoyo et le vent tourne 3 fois par jour. Un coup à se retrouver dans la galère.

  • 14: Pouh là là, j'ai une de ces flemmes, moi … Pas toi ? Somnolence post prandiale, sans doute !

Accordons- nous donc un temps de réflexion, à l'aide d'une petite sieste.
Au réveil :

  • 15 : De toute façon, c'est trop tard pour appareiller aujourd'hui !
  • 16 : De surcroît, pourquoi on se presserait alors qu'on a tout le temps d'attendre des jours meilleurs ?
  • 17 : Qu'est ce qu'on va faire à manger, ce soir ? On se fait une taverna ?
  • 18 : Au final, ce mouillage où l'on veut aller, il n'est pas si chouette que ça, non ? Parait que ça croche mal!
  • 19 : J'ai sommeil, ça m'a fatigué de réfléchir comme ça.

Après l'ouzo et la taverna, j'irais me coucher. On en reparle demain après consultation de la météo, ok ?

  • 20 : Et puis, j'ai un peu mal au dos, le sentiment que le rhume est en train de monter, des crampes dans les pieds, des bouffées de chaleur, alors…

...Alors?

Alors, on reste encore un peu.

Encore un peu.

Encore un p'tit peu.

Et on aime ça !

Porto Helli, 23 octobre 2014



Une mauvaise semaine en décembre  2014

Décembre, c'est le mois du bricolga, c'est donc le mois du retour de Super Connard ! 

Vous me direz : il n'était pas parti bien loin !
C'est pas faux !
Mais il a fait montre, en début de semaine, d'une assiduité remarquable, expliquant, du reste, le peu de présence sur internet cette semaine :

C'était bien ! J'avais fini mes travaux de plancher ! Il ne restait plus qu'à ranger, tranquille ! Une vraie activité de retraité!
Seulement voilà "il" rôdait!

Après avoir, rappelons-le, shooté Dimanche dans sa ponceuse orbitale, la précipitant dans les flots immondes du port, il a, car jamais un sans deux et 203 :

oublié d'enlever un jerrycan de diesel dans le coffre de la 306...ce qui n'aurait pas été important, si le préposé de la station service l'avait bien refermé.
renversé un verre d'eau (plein, car il ne boit plus d'ouzo-il devrait!), sur son PC !
1/ le diesel Donc, mardi matin, je fus donc hélé ainsi par le capitaine du port, alarmé : "Ohé de barcasse! Thierry, Skipper de mes deux;, il y a quelque chose qui ne va pas avec ta caisse pourrie! " "Ah bon?" répliquais-je, car je ne suis pas le dernier pour  la répartie. "Koikygna?"

"T*Y'a de la saloperie de gasoil sous ta bagnole, mec! Et tu fais rien qu'à saloper le quai!  Voila ce kygna !"
"Crotte de bique! Enfer et damnation! me voilà frais! ", me disais-je, en mon for intérieur cette fois-ci, car je répugne à dévoiler mes états d'âme.
"Alors tu te sors les doigts du cul et tu nettoies, dare-dare!"

Oui, bon, l'entretien s'est déroulé en anglais. Donc cette version, re-visitée par feu Audiard, n'a pas d'autre but que de vous amuser.
Et Michaelis a été parfaitement aimable et compatissant.

Ceci dit, dans n'importe quelle langue, cela revient à ce résultat accablant :  5 litres (environ) de gasoil malodorant (enfin, sentant le gasoil, ce qui revient au même !) , dont une bonne partie dans les mousses du tapis de sol du coffre et les sièges arrière et une autre partie sous la bagnole.

Inutile de dire que nous avons passé la semaine à déshabiller tout ce qui pouvait l'etre, inondé de lessive, rincé, essoré, re inondé de lessive, re-rincé; re-essoré, etc...

Remarque, question rinçage, avec ce qu'on a pris sur la gueule mardi et mercredi, on n'a pas eu besoin d'arroser !
Et puis le soleil est reviendu et ça a séché. Enfin, l'eau a séché. le gasoil, non.

Tout ça pour finir par jeter la mousse du coffre absolument irrécupérable!
Disons que dans la bagnole, maintenant, ça sent...moins!

2/ le clavier:Le premier soir de nettoyage, sans doute éreinté par le travail de merde de la journée, en buvant mon non-apéritif pendant que madame se délectait de son ouzo quotidien et vespéral, ma manche a légèrement caressé le haut du verre à ouzo, et même s'il n'y avait pas d'ouzo dedans, il a aussitôt basculé sur le clavier du PC !
On peu remarquer que si j'avais bu un whisky dans un verre ad-hoc, il ne se serait rien passé ! Donc ce régime est bel et bien une connerie!

Ensuite écrire "bonjour" avec le PC donnait à peu prés ceci : &ée'(à_çc!ù$ed

Ce qui, vous le remarquerez, bien que rempli d''éloquence, manque singulièrement de compréhension pour le commun des mortels !

Bref, extinction de la machine, enlevage de batterie, démontage du clavier, séchage. remontage.
Et le clavier..reste mort !
J'ai donc branché mon clavier externe et j'en ai commandé un autre.
Super connard est super dépensier! 



Un coup de gaz

11 Janvier again : J'ai promis de tenter de vous faire rire !  Alors voici le court récit d'une véritable prouesse  !
C'est Dimanche aprés midi. Comme c'est Dimanche il y a des pêcheurs sur le quai. Pourtant, le temps est moche, gris et très venteux! Courageux les pêcheurs !
Comme vous ne le savez sans doute pas, sur Troll, on fait nous-même nos bouteilles "camping-gaz" . Elles nous servent pour la gazinière et la chauffage ( lequel, en ce moment, se révèle extrêmement précieux!)
Il s'agit bêtement de profiter de la gravité pour vider une grosse bouteille dans 3 petites. En général, l'opération a lieu en pied de mât, la grosse bouteille suspendue à l'aide de la drisse de spi.
Mais là, il faisait tellement froid, vent très fort et glacial que j'ai décidé de le faire dans le cockpit.
Voici le dispositif  (reconstitué aujourd"hui pour l'occasion) :


Ca fonctionnait aussi bien et c'était plus confortable !
Ayant fait une bouteille d'urgence, j'ai démonté la bouteille du bas et  j'ai laissé le dispositif tel quel, le temps d'aller promener la Javotte, dans l'idée d'en faire une autre au retour.
Jusque là, tout va bien.
On va donc promener la Javotte.
Au retour, je prends un peu d'avance afin de mettre ma bouteille vide en place.

Je ne sais pas à quel moment exact Super Connard a pris les commandes, mais toujours est-til que j'ai enjambé le dosseret de cockpit dans l'idée de me mettre à l'abri du vent pour mener à bien l'opération.
Et je me suis assis sur le banc de cockpit.
Et sur le tuyau de remplissage.
Une seconde plus tard, j'étais assommé car j'ai pris la bouteille de gaz sur la gueule ! La Grosse!
Aïe, aïe, aïe, aïe, putain ce que ça fait mal !
Je dois être un des seuls types au monde ayant réussi à me foutre une 13 kg sur la tronche !
J'entends, dans mon brouillard, le pêcheur parler à Françoise. Il a tout vu. Enfin, moi, je comprends qu'il dit à Françoise : Je crois que votre mari s'est fait mal!" ou un truc dans le genre.
Et j'entends Françoise dire :"Den katalaveno!"  = je ne comprends pas !
Le gars insiste, Françoise répète qu'elle ne comprend pas. Moi, j'ai une bosse énorme et Françoise arrive vers moi et me dit en passant à coté de moi, mais sans me regarder: " Je comprends rien à ce qu'il me dit!" ...et elle rentre dans le bateau !
Alors, je lui dis : "Il essaye de te dire que ton super connard de mec s'est foutu la bouteille de gaz sur la gueule et qu'il a un mal de chien !"
Et elle me répond, toujours sans me regarder : "Hein, je comprends rien!".

C'est rigolo, mais dans l'instant, ça m'a pas fait rire ! Et elle non plus parce que quand j'ai relevé la tête, j'avais du sang sur la joue ! La bouteille en tombant m'avait éraflé la joue.
Alors là, elle m'a dit " Mais mais! Pourquoi tu as du sang sur la joue!"
Et je lui ai répondu ! " Parce que le pêcheur s'est esquinté la santé à te dire que je m'étais foutu le gaz sur l'occiput!"
Après consolation, alcool à 90°, etc....

Quand même : S'asseoir dans son cockpit et se prendre une bouteille de gaz sur la tronche !!! 

Y'a pas à dire : Je suis fort quand même !